Thierry Parienty satisfait de ce début de saison sur le plan économique

À l’occasion de la trêve internationale, cette petite pause dans les compétitions, le président Thierry Parienty fait le point dans cet entretien sur la situation économique positive des Boxers de Bordeaux. Il ouvre pour nous le livre de comptes… 

Thierry Parienty

 

 

Pour commencer, remontons un peu le film des derniers mois. Quel était l’état du club sur le plan économique à la fin de la saison dernière ?

Thierry Parienty : « La saison dernière s’est bien terminée puisque nous avons fini l’année fiscale, le bilan, de manière positive. Nous avons rattrapé le déficit de l’année précédente. Je dirais donc que tout va bien. Cependant, nous n’avons pas rempli tous les critères qui nous étaient imposés par la CNSCG (Commission nationale de suivi et de contrôle de gestion) mais nous avons rempli le critère n°1 qui était de rendre le club viable économiquement. Le tout c’est, comme pour l’équipe, de performer dans la durée. En tout cas, l’année dernière a été bonne sur le plan financier. »

 

Et pourtant, la CNSCG vous a sanctionné…

« Oui, parce que la CNSCG est là pour encadrer et mettre des limites. C’est son rôle. Et les mesures d’encadrement ne sont parfois pas toutes remplies, ce qui é été notre cas. Nous avons par exemple dépassé la masse salariale de 7% par rapport à ce qui nous était demandé. Malgré le fait que nous rendions un bilan positif, la commission a estimé qu’elle devait mettre en application des sanctions. Nous avons été sanctionnés de 15.000 € d’amende dont 7.500 avec sursis, et 3 points de pénalités avec sursis. »

 

Pour cette saison, quel est le budget prévisionnel ?

« Nous sommes sur un budget global qui est stable, de l’ordre de 2,3 à 2,4 millions d’€, avec des orientations budgétaires un peu différentes. Nous essayons de diminuer certains coûts qui impactent fortement le budget, à travers des partenariats. Le meilleur exemple est le budget consacré aux logements des joueurs avec l’arrivée de Ténéo. Nous essayons d’avoir un budget qui soit stable. Aux niveaux des recettes, nous n’avons pas été trop ambitieux. Et les économies que nous avons pu faire, nous avons essayé de les mettre sur la masse salariale de l’équipe qui est en évolution de l’ordre de 7 à 8% par rapport à l’exercice précédent. »

 

Et ces projections sont donc validées par la CNSCG…

« Oui, parce que la CNSCG attend que nous réalisions le plan que nous avons prévu. Si nous y parvenons, et il n’y a pas de raison d’en douter, il n’y aura pas de problème. »

 

Comment le budget est-il constitué ? Quelles sont les grandes masses en pourcentage qui le structurent ?

« Les recettes proviennent à 50% des entreprises, donc des 260 partenaires du Boxers Business Club. Ensuite 30% viennent de la billetterie y compris les abonnés, 18% des subventions ou aides publiques des 4 institutions qui nous soutiennent (Mairie de Bordeaux, Bordeaux Métropole, Département de la Gironde et Région Nouvelle-Aquitaine) et 2% de merchandising (boutique). »

 

Vous parliez des 260 entreprises partenaires. Est-ce un chiffre en hausse ?

« C’est un chiffre qui est en hausse constante. Il y a un vrai engouement et un vrai travail de fond qui a été fait par les équipes. Le profil de l’équipe sportive n’est pas non plus étranger à cet engouement. Que ce soit sur les secteurs entreprises ou grand public, nous sommes satisfaits de ce début de saison, notamment sur la moyenne de spectateurs qui est largement au-dessus des années précédentes pour la période équivalente de la saison. Nous avons joué 2 fois à guichets fermés (plus de 3.300 spectateurs) et deux autres matchs à plus de 3.000. Nous sommes à 2.840 spectateurs de moyenne pour la période septembre-octobre. Ce sont des chiffres que nous n’avions plus atteints depuis l’année de la montée en Ligue Magnus. »

 

Comment expliquez-vous cet engouement ?

« Il y a un vrai travail marketing et commercial qui a été fait derrière, il faut le reconnaître. Il y a aussi le profil de l’équipe qui est séduisante. C’est pour nous une bonne surprise et nous espérons que cela va continuer. »

 

Où en êtes-vous sur le plan de la boutique qui ne pèse que pour 2% dans le budget actuellement, ce qui peut sans doute être amélioré….

« Actuellement, c’est une boutique éphémère, qui n’est ouverte que les jours de match. Bien sûr, les achats peuvent se faire sur le web mais pour avoir de meilleurs résultats, il faut que nous puissions investir sur une vraie boutique ouverte tous les jours. Normalement, ce devrait être le cas lors de la prochaine saison. Elle sera située dans la patinoire avec l’entrée face à l’arrêt du tramway. Le projet avait été mis de côté à cause de la crise sanitaire mais là, c’est acté ! L’autre nouveauté c’est qu’à partir du 1er janvier, nous allons récupérer la gestion des buvettes. Cela représentera un chiffre d’affaires et une marge additionnelle non négligeables pour construire notre budget. Nous ne changerons rien cette saison mais ensuite, pour la prochaine saison, il y a tout un travail de partenariat à faire autour. »

 

Cette saison vous avez créé également la bodega où les spectateurs peuvent venir après les matchs, rencontrer des joueurs et le staff technique…

« Financièrement, on n’y perd pas d’argent mais je ne suis pas sûr non plus qu’on en gagne beaucoup, mais ça amène du lien et de la convivialité, et ça contribue aussi à l’ADN du club. »

 

Qu’est-ce qui ferait que dans l’avenir le club pourrait franchir un nouveau palier sur le plan économique ?

« En toute logique, ça commence par dépenser moins grâce à de nouveaux partenariats, et avoir plus de recettes par la billetterie qui connaît une hausse significative, avoir plus de partenaires et augmenter les recettes de la boutique. Nous sommes sur une pente qui est plutôt positive. Nous sommes aussi en train de construire sur du solide. J’aimerais que nous puissions peu à peu nous appuyer un peu plus sur les U20 et sur la formation. C’est certes utile sur le plan économique car cela permet d’utiliser la masse salariale de manière différente, mais cela permet aussi de développer des jeunes qui aiment le maillot. C’est le travail qui est fait depuis 2-3 ans autour des jeunes, de l’équipe et de la mentalité que nous voulons insuffler à notre équipe. C’est une équipe qui ne lâche rien, qui aime le maillot. Il y a des jeunes issus du club. Grâce à ça, nous commençons à écrire l’histoire du club et à asseoir les fondations pour franchir les étapes les unes après les autres. Et la prochaine étape c’est qu’à court terme nous ayons une régularité sportive qui nous permettre d’avoir de meilleurs résultats et plutôt que de perdre des matchs par un but d’écart, de les gagner par un but d’écart ! »

 

Le montant du budget actuel classe les Boxers de Bordeaux à quel niveau dans la hiérarchie des clubs français ?

« Il y a budget et budget. Je m’explique. Il ne faut pas regarder le montant global et nos 2,3 millions ou 2,4 millions d’€ mais la masse salariale joueurs. C’est ça qui fera que l’équipe sera plus ou moins performante. Car il y a des clubs qui ont plus de charges que d’autres. Certains comme nous et Anglet ont des budgets déplacements plus élevés pour des raisons purement géographiques. Les distances sont plus longues. Des clubs ont aussi des coûts plus élevés sur les logements. Le prix du m2 est beaucoup plus cher à Bordeaux qui ne l’est à Briançon, par exemple. Donc, si on prend la masse salariale joueurs comme critère, je pense que nous nous situons entre les places 5 et 7. Nous sommes proches d’équipes comme Gap et Cergy-Pontoise, même peut-être Nice. Nous sommes dans ce périmètre-là. Au-dessus, on trouve les 4 gros budgets que sont Grenoble, Rouen, Angers et Amiens. »

 

Vous avez construit une équipe pour faire mieux que l’année dernière. Cet objectif peut-il être modifié ?

« Nous n’allons pas changer cet objectif. C’est vrai que nous avons fait un début de saison plutôt encourageant, mais nous savons tous que nous pouvons faire un peu mieux et un peu plus. Mais la saison est encore longue… »

Recueilli par Claude Canellas