Thierry Parienty: « L’arbre prend racine ! »

 

Le président des Boxers de Bordeaux tire un bilan plutôt positif de la saison qui vient de s’achever. Dans cet entretien, Thierry Parienty trace aussi les lignes du futur tant sur le plan sportif que financier. « L’arbre prend racine », assure-t-il.

Quel bilan tirez-vous de cette saison ?

Thierry Parienty : « Globalement, c’est un bilan plutôt positif. Nous avions demandé de faire mieux que l’année dernière d’un point de vue sportif. Certes, nous faisons un peu moins bien en Coupe de France mais nous terminons sixièmes au lieu de huitièmes. Nous sommes quatrième équipe à domicile. Nous avons vu du spectacle à Mériadeck, des joueurs qui ont mouillé le maillot. Nous avons joué neuf fois à guichets fermés soit quasiment 40% de nos matchs, ce qui est une très belle performance. Le public a donc répondu présent et les partenaires aussi puisque nous avons 260 entreprises qui nous soutiennent. Nous sentons que l’arbre prend racine ! »

Vous êtes battus en quarts de finale par Angers 4 matchs à 0. N’y a-t-il pas de regrets à ce niveau-là ?

« Nous pouvons avoir des regrets, bien sûr que oui ! Mais nous pouvons nous dire qu’il y a des raisons qui expliquent ce 4-0. Nous avons analysé tout ça. Nous avons rivalisé avec Angers durant 2 matchs sur 4. Il aurait suffi de gagner un de ces deux matchs pour changer un peu la donne. Cela veut dire que nous n’étions pas suffisamment mûrs pour y parvenir. Peut-être n’avons-nous pas fait ce qu’il fallait en amont, peut-être qu’il y a eu des petits facteurs qui ont fait que ça a basculé du côté d’Angers. D’autres diront que c’est une question de chance ou de malchance. Moi je préfère dire que ça fait partie de l’apprentissage et que nous ferons mieux l’année prochaine. Je ne vais pas me plaindre parce que je pense que ce n’est pas en se plaignant qu’on avance. Mais il faut tout de même tenir compte qu’Angers est le troisième budget du championnat, et en masse salariale-joueurs, c’est quasiment le double du notre. Nous, toute l’année, nous nous battons pour nous qualifier en playoffs alors que les Angevins commencent à vraiment combattre quand ils sont en playoffs. Ce qui n’est pas la même chose. »

Le grand regret n’est-il pas d’avoir manqué la cinquième place lors de la dernière journée de la saison régulière, ce qui aurait permis de tomber en quarts de finale face à une équipe plus à portée des Boxers ?

« Tous les ans, quels que soient le résultat, toutes les équipes qui sont dans cette situation se posent ce type de question. Mais ce n’est pas sur la dernière journée que nous perdons la cinquième place. C’est probablement en amont dans le championnat quand sur deux ou trois occasions nous n’avons pas tué le match. Quand on est sur la durée, sur un championnat, ce n’est pas de la chance, c’est la continuité, la performance qui font la différence. Quand on est sur un match comme en Coupe de France, le facteur chance peut jouer, pas sur une saison entière. C’est à nous d’en tirer les enseignements, de trouver des solutions, de modifier certaines choses, de réfléchir différemment. »

Les analyses qui ont été faites depuis la fin de la saison ont-elles permis de dresser un portrait de l’équipe de la saison prochaine ?

« Il y a deux saisons, nous avions une bonne défense mais nous étions moins efficaces en attaque. Là, nous avons eu une meilleure attaque et une moins bonne défense. Il faut donc rééquilibrer et peut-être avoir plus de complémentarité entre les joueurs. Notre but est d’aller chercher plus de performances individuelles pour les mettre au profit du collectif. C’est à nous de changer certaines choses dans l’approche des matchs, dans la préparation physique et mentale, et même dans ce que nous attendons individuellement des joueurs. Nous serons plus exigeants, mais de manière individuelle. Tous les joueurs ne nécessitent pas le même niveau d’exigence, et tous les joueurs ne nécessitent pas d’avoir le même niveau d’exigence sur tous les critères. »

Le club a-t-il la volonté de travailler un peu plus sur le mental des joueurs ?

« Dans l’approche de la performance, le physique est une chose mais le mental est également important. Nous prendrons les dispositions pour permettre à nos joueurs d’avoir cette approche mentale. Mais une condition est nécessaire, c’est que le joueur en ait envie. En tout cas, nous l’avons inscrit dans le schéma de la performance. »

D’autres modification vont-elles être apportées sur le plan sportif ?

« Le staff est reconduit. Mais nous allons l’élargir. Nous avons lancé le recrutement, en accord avec l’association, un directeur sportif/manager de l’école de hockey qui sera managé par Stéphan Tartari, ce qui permettra d’avoir une colonne vertébrale sportive avec Olivier Dimet en charge des professionnels, lequel sera secondé par des ressources internes comme François Paquin, entraîneur général du club amateur et le nouveau directeur sportif. Quant à Stéphan Tartari, il va reprendre à 100% ses fonctions de manager général. »

Ce qui est très positif c’est le retour du public, après les années Covid… Et avec de plus en plus de spectateurs qui sont de véritables supporters…

« Ils se prennent au jeu. Comme ils viennent plus souvent, ils se sentent plus impliqués, suivent mieux le palet, échangent avec des supporters plus anciens. C’est un vrai succès populaire au sens large et il faut que nous pérennisions cela et que nous poursuivions le développement du club sur ces points positifs. »

Existe-t-il des solutions pour que le public soit encore plus nombreux la saison prochaine, notamment au niveau des conditions d’accueil, de confort ?

« La première chose, qui a déjà été annoncée c’est que notre politique tarifaire ne changera pas. Les abonnements et les places seront donc au même tarif que la saison dernière. Il y a aussi un changement majeur qui va se produire, c’est que le son de la patinoire va être totalement modifié. Nous aurons un son bien meilleur et ça va changer la qualité du spectacle. Nous continuerons aussi d’organiser des matchs à thème. »

 

Les entreprises ont également suivi cette année comme le disiez dans votre bilan global….

« Nous avons 260 entreprises partenaires qui ont rejoint le Boxers Business Club (BBC) qui est un réseau d’entreprises qui fonctionne très bien. Il existe de vrais échanges conviviaux et professionnels. La chimie est en train de prendre, il y a une notion de partage qui s’est renforcée par un voyage à New-York cet hiver. C’est très positif pour la stabilité du BBC et du club. L’objectif pour la saison prochaine, c’est de renforcer ce noyau, de fidéliser, et d’élargir à de nouveaux partenaires. D’autres activités vont venir complémenter l’offre partenaire. »

 

Pensez-vous aux buvettes ?

« Oui, car jusqu’à maintenant, elles étaient gérées par le gestionnaire de la patinoire. Maintenant, la gestion nous revient. Nous allons mettre à profit l’intersaison pour mettre en place une gamme de produits, des prix, de la digitalisation pour apporter du service, améliorer et fluidifier l’accès. Notre priorité est d’apporter plus de services et de les gérer avec une approche plus simple en couplant les billets avec des offres snacking. »

Et puis il y a la boutique…

« L’ouverture de la boutique va prendre plus de temps. Je n’ai pas de date exacte, mais effectivement fin 2023 voire début 2024 nous devrions avoir un bureau-boutique au rez-de-chaussée de la patinoire face à l’arrêt du tramway. L’offre va être élargie, bien entendu. Nous aurons une boutique avec une vraie collection complète, pour les supporters mais aussi pour les pratiquants de hockey. »

 

Sur le plan purement comptable, le président que vous êtes est-il satisfait de cette saison ?

« Sommes-nous satisfaits du résultat définitif probable ? La réponse est oui ! Parce que nous avons eu des éléments positifs qui étaient peu fréquents ces dernières années avec l’affluence en hausse. Indéniablement, quand on a plus de spectateurs, il y a des recettes billetteries supplémentaires qui n’ont pas été budgétées. Cela permet de pouvoir faire face à de mauvaises nouvelles, de recruter des joueurs pour compenser des absences prolongées ou définitives. Les recettes entre les parties grand public et partenariat, vont nous permettre de connaître une intersaison probablement plus sereine sur le plan financier. En termes de budget, il y a des éléments positifs comme je le disais. Le budget de l’année prochaine sera logiquement meilleur puisque nous aurons des recettes additionnelles avec les buvettes. Mais nous resterons prudents parce que nous savons d’où nous venons. Si on me demande si nous aurons une équipe compétitive, ma réponse est oui. Sera-t-elle meilleure que cette année, ça je ne peux pas le dire, nous en parlerons en fin de saison. »

Recueilli par Claude Canellas