Thierry Parienty et le modèle économique des Boxers

Le président des Boxers de Bordeaux, Thierry Parienty, détaille dans cet entretien, la situation économique du club qui reste sur deux bilans excédentaires. Il évoque le modèle économique et trace les perspectives d’avenir.

Thierry Parienty

 

Les Boxers de Bordeaux ont donc été validés en Ligue Magnus par la Commission nationale de suivi et de contrôle de gestion (CNSCG), passage obligé chaque année pour toutes les équipes engagées dans la compétition, sans mesures d’encadrement, contrairement aux dernières années. Le président du club que vous êtes peut-il nous dire ce qui explique cette amélioration de la situation ?

Thierry Parienty : « S’il y a une explication à cette amélioration, c’est que notre plan de redressement post-Covid après une année de contraintes sanitaires qui avait entraîné un bilan négatif, a porté ses fruits et que nous restons sur deux bilans financiers excédentaires. Nous avons pu démontrer que ce que nous avons dit, nous l’avons fait, ce qui permet de partir sur une dynamique différente. Ce qui n’enlèvera pas notre prudence indispensable dans des activités sportives soumises à de nombreux critères. »

 

La saison dernière, le club avait été validé mais avait été sanctionné par la CNSCG, bien que le bilan financier soit positif…

« Nous avions 3 points en moins en sursis et une amende de 15 000 euros dont 7 500 euros avec sursis avec obligation de respecter certains critères comme un plafond de la masse salariale. Mais depuis nos difficultés financières de 2018, nous avons redressé les finances. Ensuite, il y a eu le Covid qui a mis un coup d’arrêt ce qui a entraîné de nouvelles difficultés. Ce qui explique que depuis plusieurs années, nous avons été validés chaque année avec des réserves ou des encadrements. Depuis les premières décisions, nous nous sommes attelés à vraiment trouver notre modèle économique et à faire ce qu’il fallait pour redresser le club. Depuis 2 ans, la rentabilité économique du club est sur la bonne voie. Nous sommes effectivement plus sereins que les années précédentes. »

Public Boxers de Bordeaux
Une affluence extrêmement positive.

Vous parlez de modèle économique. Sur quoi repose-t-il ?

« L’affluence des spectateurs qui est extrêmement positive et que nous espérons poursuivre, en améliorant autant que faire se peut le confort, à l’image de la sonorisation de la patinoire qui a été entièrement refaite durant l’intersaison. Le grand public représente 28% de notre budget. Le modèle économique repose aussi sur l’ensemble des partenaires publics et privés qui nous font confiance et sont de plus en plus nombreux. A ce jour, nous avons 260 entreprises partenaires, qui génèrent 52% de notre budget qui est de l’ordre de 2,4 millions d’euros. De nombreux partenaires nous rejoignent et il existe une vraie culture du club d’entreprises, un ADN qui fait que les partenaires ont plaisir à se retrouver, à échanger et à faire du business quand ils le peuvent. 18% de nos ressources proviennent de prestations publiques, institutionnelles, et 3% du merchandising-boutique. »

Existe-t-il d’autres sources de financement qui peuvent faire progresser le budget du club ?

« Il y a un élément important, et c’est à mettre au crédit de la mairie de Bordeaux qui a fait évoluer l’appel d’offres pour la gestion de la patinoire. Nous avons ainsi récupéré depuis le début janvier la gestion des buvettes de la patinoire lors de nos matchs. Cela génère du chiffre d’affaires supplémentaires. Pour nos spectateurs, cela ne s’est pas encore traduit par un changement dans le fonctionnement et l’offre, mais nous ne pouvions pas tout changer en milieu de saison. Mais tout cela va évoluer dès la prochaine saison. Il y aura aussi un autre fait positif financièrement à moyen terme, c’est la création de notre boutique. En raison de la crise du Covid, des autorisations à obtenir, le projet a pris du retard. Mais il existe une vraie volonté de la mettre en place d’ici un an. Tout cela est positif pour les finances et aussi la notoriété du club. »

Club partenaires Boxers
Une vraie culture du club d’entreprises.

Peut-on dire aujourd’hui, que la solidité financière du club est assurée ?

« Je ne peux répondre à cette question car l’équilibre économique dans une entreprise sportive est toujours fragile. Nous nous devons donc d’être prudents mais l’expérience nous a permis de trouver notre modèle économique et ça c’est très positif. »

De manière plus générale, la CNSCG a validé assez rapidement 11 clubs sur 12 dont un avec des mesures d’encadrement, le dossier du 12ème étant encore à l’étude. Cela signifie-t-il que la situation financière des clubs se normalise ?

« Pour ma part, je n’ai pas accès à l’intégralité des dossiers. Mais ce que l’on peut dire, c’est que l’afflux du public qui a eu lieu à Bordeaux s’est produit aussi dans d’autres patinoires. Il y a des patinoires qui permettent de recevoir plus de public que par le passé. Seuls trois clubs ont des affluences de moins de 1 500 personnes. Certaines actions entreprises par la Fédération il y a de cela quelques années font que, peut-être, il y a un peu plus d’attrait pour ce sport. Elles ont également permis aux clubs de se structurer et de se professionnaliser. Et à la tête des clubs il y a un peu plus de présidents-entrepreneurs qui peuvent mieux maîtriser la gestion d’une entreprise sportive. »

Recueilli par Claude Canellas