Stéphan Tartari : « La victoire d’un groupe ! »

Au lendemain de la victoire en prolongation à Nice (5-4) qui ouvre les portes des playoffs aux Boxers de Bordeaux, le manager général Stéphan Tartari, qui fait aussi office de coach adjoint d’Olivier Dimet depuis quelques matchs, dit toute la fierté que lui inspire ces joueurs et leur staff qui, malgré l’effectif réduit, les vents contraires des blessures à répétition, ont su trouver les ressources pour atteindre l’objectif d’une saison.

Il reste 3 matchs de saison régulière à jouer à domicile d’ici mardi contre 3 équipes du Top 4. Pour Stéphan Tartari, ces 3 matchs ne seront pas galvaudés car il reste encore un enjeu, celui de terminer à la 7ème place occupée aujourd’hui par Chamonix. Ces 3 matchs sont aussi l’occasion de faire plaisir aux spectateurs de Mériadeck et aux joueurs de se faire plaisir dans un contexte désormais différent.

 

 

Quel est ton sentiment aujourd’hui, au lendemain de cette victoire à Nice et de cette qualification pour les playoffs ?

Stéphan Tartari : « Une énorme fierté envers ce groupe, le staff et les joueurs, et sans oublier tous les gens qui travaillent avec nous dans le club, au bureau, un peu dans l’ombre. Nous avons vécu une saison vraiment pas simple. Nous avons eu plein de petits soucis, plein de bobos, plein de grosses blessures aussi. Depuis 25 ans, je n’avais jamais vu autant de grosses blessures sur une saison, autant de malchance. Et malgré tout, le groupe n’a jamais rien lâché, le staff non plus. Il y a eu des moments très difficiles, de remises en question, de doutes, mais le travail a toujours été là. Olivier Dimet a trouvé les solutions avec son staff et les joueurs ont montré une force de cohésion, de groupe. Bien sûr, des joueurs ont plus brillé au niveau des statistiques, mais c’est vraiment la victoire d’un groupe. Tout le monde a participé, tout le monde a été là. Nous avons joué à 3 lignes pendant plusieurs mois, et même avec des défenseurs en attaque, quasiment toute la saison. On ne se rend pas compte de la tâche qui a été accomplie ces 6-7 derniers mois par tous, que ce soient les gardiens, les défenseurs, les attaquants. C’est monstrueux et c’est mérité ! L’équipe est allée la chercher, cette qualification, et à 3 journées de la fin, sans attendre de dépendre de quelqu’un d’autre. Et encore une fois, Bordeaux est dans les playoffs. La première année de la montée nous avions raté les playoffs pour 2 points, et depuis nous y participons chaque année. Cela montre que le club s’inscrit dans la durée dans les playoffs. Oui, c’est vraiment une fierté, une belle joie pour les joueurs et aussi pour nos supporters, pour nos partenaires, tous ceux qui nous soutiennent et qui nous ont fait confiance. »

Parlons de ce match à Nice. Le scénario a dû être éprouvant jusqu’au bout…

« Nous faisons un excellent premier tiers, sachant que si on remet tout dans son contexte, les joueurs ont 2 matchs dans les pattes en 3 jours sur la route. Ils sont partis depuis 5 jours de la maison. C’est bien, c’est un road-trip, mais c’est long aussi loin de leur famille. Nous restons aussi sur 2 défaites, une à Cergy qui ne souffre aucune contestation (6-1), une autre à Gap qui donne des regrets (2-1). Malgré tout, le premier tiers est à notre avantage même si Nice a quelques occasions. Mais ça joue bien, les gars sont dedans, ont les jambes, ont le physique. Le système de jeu est bien appliqué et ces 2 buts coup sur coup au début du deuxième tiers nous font mal. Nous perdons Jules Boscq qui se fait mal. Malgré tout, chacun va puiser dans ses réserves. Nous revenons à 2-1 et nous reprenons 1 but. Ça fait mal. Mais ça ne lâche pas alors que dans les têtes tout le monde doit se dire que les Boxers ne marquent pas beaucoup en ce moment et qu’à 3-1 c’est mort ! C’est plié ! Et non, ce n’est pas plié ! Nous relevons la tête, nous marquons 2 buts de suite, nous revenons à 3-3. Et là nous avons une transversale de Rambelo alors que nous sommes en infériorité et nous prenons un but à 3 secondes de la fin du tiers ! Ça fait très mal, nous le voyons dans le vestiaire ! Mais le mot d’ordre est de ne rien lâcher jusqu’au bout et d’aller chercher la qualification sur ce match. Et à 3 minutes de la fin, Kevin Spinozzi qui récupère un palet dans les airs et qui nous met un but venu de nulle part. Et en overtime, nous allons chercher la victoire. Nous mettons 5 buts à l’extérieur ! C’est la preuve qu’au bon moment nous avons sorti le match qu’il fallait. Hier soir, c’était vraiment beau de voir les gars heureux, fêter ça dans le vestiaire, au restaurant ensuite. Il y a eu une communion incroyable ! C’était leur moment de plaisir après des mois de travail. »

Maintenant, il y a 3 matchs à domicile à disputer avant les playoffs, contre Cergy vendredi, Rouen dimanche et Angers mardi. Ces matchs n’ont plus le même enjeu…

« Il y a un enjeu, cependant, celui de remonter de la 8ème à la 7ème place qu’occupe Chamonix. Sur le papier, il faudrait gagner les 3 matchs, ce qui mathématiquement n’est pas impossible car comme d’habitude nous allons jouer ces matchs pour les gagner. Nous sommes à la maison, il va y avoir du monde. Cela dit, il y a beaucoup de fatigue car nous venons de faire 3 matchs en 4 jours et nous allons en faire un 4ème en 6 jours et avec ceux de dimanche et de mardi, cela fera 6 matchs en 10 jours ! C’est monstrueux, surtout avec un effectif réduit et qui continue à s’affaiblir avec des bobos. Mais notre saison est ainsi faite. Nous n’allons pas pleurer, nous allons nous battre avec nos armes, pour gagner les matchs et pour cette septième place. Nous ferons les comptes à la fin. Il ne faut pas qu’il y ait des regrets. »

 

Il n’y a pas de risque de lever un peu le pied même de manière inconsciente avant les playoffs ?

« Ce sera différent. Il y a quand même du soulagement d’être qualifiés. On se rappelle que nous étions projetés 11 ou 12èmes par beaucoup de monde. Mais aujourd’hui nous sommes sûrs d’être huitièmes et c’est un très bel exploit car cette projection avait été faite avec un effectif complet, alors que toute l’année ou presque, nous avons joué avec 4 ou 5 absents ! »

Pour jouer ces 3 derniers matchs de la saison régulière, allez-vous récupérer des joueurs qui étaient blessés ?

« Aujourd’hui, franchement, nous ne savons pas. Nous espérons en retrouver un mais rien n’est moins sûr et ce ne sera pas pour le match contre Cergy. Et il peut y en avoir d’autres en moins. Nous verrons avec les examens qu’ils doivent passer ce jeudi. Encore une mauvaise nouvelle. »

Propos recueillis par Claude Canellas