Stéphan Tartari : « Je n’ai jamais douté »
Après une intersaison difficile en raison des incertitudes pesant sur l’avenir, puis des 9 points de pénalité infligé au club en raison du déficit financier, le Manager Général des Boxers de Bordeaux Stéphan Tartari tire un bilan positif du premier tiers de la saison qui a vu le club Bordelais terminer 3ème équipe sur le plan des résultats derrière Grenoble et Rouen, 2 équipes au-dessus des autres mais chez lesquelles les hommes de Philippe Bozon sont allés glaner des points significatifs.
Après cette première partie de championnat les Boxers de Bordeaux sont la 3ème équipe de Synerglace Ligue Magnus en termes de résultats derrière Grenoble et Rouen, si on ne décompte pas les 9 points de pénalité qu’il n’est pas ici question de contester ou de nier. T’attendais-tu à ces bons résultats ?
« Peut-être que si on avait pas eu ces 9 points, nous n’aurions pas eu les mêmes résultats. On ne le saura jamais. On va dire que le potentiel de l’équipe est intéressant. En fait dès le début on s’est dit qu’on avait 9 points de retard et qu’il fallait vite rattraper ce retard pour se (re)mettre dans la course aux playoffs. On s’est dit que ça pouvait prendre 5 matchs, 10 matchs, 20 matchs, 40 matchs même. On savait que Grenoble avait eu besoin de 20 matchs avant de revenir dans le Top 8 quand ils avaient été pénalisés. Ce n’est donc pas une mince affaire. Ce qui a été intéressant pour nous c’est que dans ce championnat, tout le monde peut battre tout le monde. On va placer Grenoble et Rouen dans un contexte différent puisqu’ils sont tout de même au-dessus sur une saison régulière. Ils le prouvent déjà. Ils sont très durs à gagner et nous on a réussis à gratter 1 point à Rouen et à gagner à Grenoble. Et ce qui est une très bonne chose c’est qu’ils aient gagné quasiment tous leurs matchs contre nos concurrents »
Depuis le début du championnat, les Boxers de Bordeaux gagnent plus souvent en déplacement qu’ils ne le font à domicile. Y a-t-il une explication et des solutions ?
« C’est vrai qu’on a perdu quelques matchs. On a quand même battu Gap, on a battu Amiens qui est une grosse équipe, mais c’est vrai qu’on a perdu certains matchs de quasiment 1 but ou 1 but en cage vide. C’est rageant. Mais on a aussi gagné des matchs incroyables à l’extérieur et je pense qu’on peut être très satisfaits de ce premier tiers du championnat. C’est vrai que les équipes qui sont venues chez nous ne sont pas venues pour produire du jeu, n’ont fait que bétonner en défense, et ont su marquer le but qui nous fait mal et nous fait courir derrière le score. C’est arrivé contre Anglet et malheureusement l’arbitrage ne nous a pas aidé là-dessus, contre Strasbourg on n’y est pas arrivé, contre Chamonix c’est un but sur le tard, … On n’a pas fait là notre meilleur match et malheureusement ça n’a pas tourné en notre faveur. Et le match contre Angers c’est vraiment un manque de chance, on prend un but à 8 secondes de la fin. Finalement ce n’est pas non plus des matchs où on est passé complètement à travers. Il a manqué un petit quelque chose, bien sûr. On ne peut pas se satisfaire de ces défaites. On est tous frustrés, c’est à la maison, il y a du monde, du public, des partenaires, tout le monde a envie de voir des beaux matchs et des victoires, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été fait depuis le début de saison«
La préparation de la saison a été perturbée par les incertitudes qui planaient à un moment sur les sanctions qui pourraient tomber. Est-ce que finalement ça n’a pas permis de serrer les rangs ?
« Ça peut être une des raisons de ce bon début mais l’attitude n’a jamais changé. C’est beaucoup de travail de tous les jours, de tout le monde au club. On a eu une période un peu dure, et puis là ça fait du bien de voir que ça rebascule du bon côté. On a un vestiaire qui vit très bien. On a retrouvé de la sérénité et ça c’est le plus important. Et on voit que l’image du club a repris une belle position sur la ville puisque le public est là, les résultats sont là. On a eu un été compliqué mais on est en train de prouver que petit à petit tout est effacé. On a fait profil bas, on fait profil bas encore, on n’a rien prouvé, on n’a rien gagné et on a juste rattrapé ces 9 points et on est dans la course aux playoffs au bout d’une quinzaine de journées »
Avec ton expérience, dans cette période difficile, as-tu douté de l’avenir ?
« Je n’ai jamais douté. En connaissant le club de Bordeaux, la ville, la patinoire, le public, les partenaires que nous avons, je savais que ce n’était pas fragile. Le club ne s’est pas fait en un an. Ça fait 20 ans que je suis là, j’ai vu l’évolution du club, j’y ai participé avec plein de gens. Cet été le président ne pouvait pas communiquer sur ce qu’il voulait et on peut comprendre que les gens se soient posé beaucoup de questions, mais je n’ai jamais douté de la solidité du club. L’an dernier a été une saison difficile et malgré tout on a fait des playoffs assez incroyables. Maintenant les Boxers font partie du paysage sportif Bordelais. On a eu un petit coup de frein mais ce n’est pas méchant et on voit qu’on a une équipe qui est très solide »
L’effectif est un peu juste quantitativement mais fort heureusement vous pouvez faire appel régulièrement à des U20, ce qui est un peu petit plus même s’il faut protéger ces jeunes joueurs…
« C’est mieux que ça n’a été avec l’arrivée de nouveaux joueurs, on a 4-5 U20 qui s’entraînent régulièrement avec l’équipe Magnus. Il faut être prudent avec les U20. Ils n’ont pas encore le niveau. Ils peuvent faire quelques présences, ils l’ont prouvé, ils peuvent dépanner. C’est une bonne chose. Mais surtout, on travaille avec eux pour l’avenir. C’est sûr, on savait que la première année ça n’allait pas être facile. Ça a mis 1 mois et demi pour que ça se mettre en place et là on a 3 victoires d’affilée. Les fruits commencent à tomber et Julien Desrosiers fait un super boulot«
A-t-on des nouvelles fraîches de Maxime Sauvé ?
« Maxime, ça va mieux. Il recommence à s’entraîner avec le groupe. Ca progresse tranquillement. Il se sent mieux, mais ça fait plus de 5 semaines qu’il nous manque. Sur des matchs où parfois il nous manque 1 ou 2 buts, il nous manque un top-player de la Ligue qu’est Maxime. Sur 1 ou 2 matchs, ça peut aller mais sur une dizaine de matchs, ça paraît un peu plus. On a hâte qu’il revienne et lui aussi. Il a des fourmis dans les jambes«
La double casquette de Philippe Bozon, puisqu’on est en plein cœur de la trêve internationale, est-ce que ça pose un problème et est-ce que cette situation peut perdurer ?
« Non, pas du tout. Je n’ai jamais été inquiet. Philippe est un bourreau de travail et il sait faire la part des choses. Donc aucune inquiétude. Il est toujours aussi passionné, il a toujours soif de victoires avec les Boxers. Je le vois au quotidien, il ne lâche rien par rapport aux autres années. Guy Dupuy assure l’entraînement durant 2-3 jours avant le retour de Philippe. Et c’est aussi une fierté pour nous d’avoir l’entraîneur national à nos côtés. Quant à l’avenir, de ma fenêtre personnelle, je dis que ça peut continuer comme ça, sans problème. Mais nous n’avons pas toutes les clés puisqu’il y a la Fédération et Philippe lui-même qui ont leur mot à dire. En tout cas pour l’instant la question ne se pose pas«
Recueilli par C.C.