Robin Colomban, le hockey comme une évidence

Robin Colomban natif de Briançon aurait pu se diriger vers le ski, mais il a choisi le hockey sur glace comme une évidence. Un choix justifié au vu de son talent dont les Boxers de Bordeaux et ses partenaires sont les bénéficiaires depuis le début de la saison. « A Briançon, il n’y avait pas trop le choix : soit tu faisais du ski, soit tu faisais du hockey ! Du coup, quand j’étais petit, je me suis inscrit aux 2 pour être avec les copains. Et j’ai pratiqué les deux activités jusqu’en 6ème quand j’ai du faire un choix parce que les emplois du temps n’étaient plus compatibles. Et c’est le hockey sur glace qui a gagné parce que c’est là que je me sentais le mieux et que je prenais le plus de plaisir« . Comme une évidence quand on voit évoluer sur la glace le n°72 des Boxers de Bordeaux. Premier joueur de hockey de la famille, il reconnaît être venu à la patinoire « parce que j’avais des amis qui avaient débuté à l’école de glace 1 ou 2 mois avant. Ils m’ont dit de venir essayer et au final et je n’ai plus quitté la glace depuis mes 3 ans ! Pour moi le hockey sur glace est devenu avant tout une passion. C’est ce qui me fait du bien, c’est ce dont je rêve depuis tout petit. Je vis hockey, je mange hockey, je dors hockey. Je ne me vois pas faire autre chose« , avoue-t-il aujourd’hui.

A Briançon, ville des Hautes-Alpes, beaucoup se souviennent de la passion que Robin manifestait pour les Diable Rouges. « Je pouvais être leur plus grand fan, j’étais debout dans les tribunes à chanter. Au fil des années, quand j’ai commencé à jouer dans les catégories d’âge qui évoluent au niveau national j’ai essayé de progresser, de travailler et au final c’est devenu l’objectif de ma vie professionnelle. Et maintenant que je suis parvenu à en faire mon métier, je continue de travailler pour arriver au plus haut niveau possible et essayer de réaliser mes rêves« , dit-il. La passion était telle que sa chambre dans la maison familiale est envahie de maillots, de crosses, de palets, d’autocollants, de photos… « Les Diables Rouges c’était tout pour moi. Quand j’étais petit, j’étais fan de Cédric Boldron qui jouait à Briançon. C’est un joueur qui m’a beaucoup marqué. C’est son numéro que j’ai choisi, enfin celui que j’aimerais avoir mais que je n’ai pas réussi à porter depuis que je suis professionnel, le n°10. Il y a eu aussi François-Pierre Guénette, un Canadien qui a joué à Briançon et à Rouen. Ce sont les seuls dont je me souvienne avoir été fan. Sinon actuellement, en NHL, mon jouer préféré c’est William Nylander des Maple Leafs de Toronto« , raconte Robin Colomban par le menu.

C’est donc à Briançon qu’il a vu le jour il y a 22 ans, dans une famille unie. Son papa tient un garage automobile, sa maman est professeure des écoles, et il a 2 frères plus jeunes que lui, tout deux hockeyeurs : Bastien, 17 ans, qui a rejoint Anglet cette année, et Yoan, 13 ans, qui joue à Briançon. « Dans ma famille, on est très proches. On essaye toujours de faire plaisir aux autres, de ne jamais les décevoir, de faire en sorte d’avoir la plus belle vie. Si un jour j’ai des enfants j’aimerais faire la même chose que mes parents avec nous« , souligne l’attaquant bordelais. Ce qui n’a pas empêché maman Colomban de veiller à la bonne éducation de ses enfants. « A l’école, avec maman qui était professeur, je n’avais pas vraiment le choix, il fallait que je sois un bon élève. Quand je faisais des fautes dans le cahier de textes, elle me faisait tout réécrire. On y passait des soirées. Si je voulais faire du hockey plus tard, il fallait que je réussisse à l’école. J’ai finalement obtenu un bac économique et social avec mention. Franchement, j’essaie de réfléchir à poursuivre des études, à mon avenir, mais je suis tellement dans le hockey que je n’arrive pas encore à me voir en train de faire autre chose« , poursuit Robin.

Et pour avoir bien travaillé Robin Colomban a eu le quitus maternel pour poursuivre dans le hockey à Briançon puis à Gap avant de rejoindre Bordeaux. C’est à Briançon qu’il a forgé à la fois son plus mauvais souvenir de hockeyeur mais aussi finalement gardé en mémoire une équipe qui volait sur l’eau avant de tomber au moment de conclure. « Cela m’est resté en travers de la gorge. C’est sans doute mon plus mauvais souvenir, la défaite en finale du championnat U18 avec Briançon. On était vraiment une belle bande de potes. Personne ne nous attendait vraiment mais on avait fait la saison parfaite et en finale on n’a pas réussi à concrétiser face à Grenoble. C’est un groupe qui a compté pour nous. On aime se retrouver chaque été à Briançon« , confie l’attaquant Bordelais. Son meilleur souvenir sur la glace c’est avec Gap qu’il l’a connu. « On a disputé la Champions Hockey League (CHL) et on est allé jouer à Frölunda, la plus grande équipe d’Europe. C’était vraiment un rêve pour moi d’aller jouer en Suède, découvrir le hockey de ce pays, de jouer contre des stars« , se souvient-il.

Et après Gap il a décidé de répondre positivement à la proposition des Boxers de Bordeaux. « Depuis que je suis tout petit j’ai toujours vécu dans les Hautes-Alpes, que ce soit à Briançon jusqu’à mes 19 ans ou à Gap jusqu’à l’an dernier, et j’avais envie de découvrir autre chose. Ce que Bordeaux m’a proposé me ressemblait beaucoup, je me retrouvais dans le projet. Je ne regrette pas mon choix« , avoue-t-il. Bien sûr, il a fallu s’adapter à un univers totalement différent de ce qu’il avait connu jusqu’alors. « Gap et Briançon sont de petites villes où tout le monde se connaît« , souligne le Briançonnais. Il a cependant réussi à faire sa place dans sa nouvelle équipe et ses performances lui ont permis d’être sélectionné pour la première fois avec l’équipe de France au mois de Décembre. « Je suis content et fier d’avoir été appelé. La sélection c’est un objectif pour moi. Mais pour l’instant je n’ai encore rien fait, je ne préfère pas en parler et continuer à travailler« , reconnaît le n°72 des Boxers.

A Bordeaux, il se sent bien et le prouve sur la glace de Mériadeck, une « patinoire qui est souvent remplie et où il y a une belle ambiance. Dans le club on se sent bien. Les vestiaires, la salle de musculation, il y a tout pour progresser. Tout le monde s’entend bien dans l’équipe. On a un groupe soudé. Je me sens très bien ici« , admet-il. En Gironde il a dû s’adapter à une nouvelle vie. Ainsi devra-t-il attendre la fin de la saison et son retour à Briançon pour s’adonner à une de ses passions, le vélo. « Chez moi j’ai un vélo de route et un VTT. Briançon est un terrain de jeu idéal. Il y a plein de cols autours, des pistes de VTT. Ma copine fait aussi du vélo, on fait donc des sorties ensemble de temps en temps. J’en fait aussi avec mes frères« , précise celui qui adore aussi les balades en montagne, y découvrir de nouveaux sites. Avec Laetitia, sa copine qui est venue s’installer avec lui à Bordeaux, il a cependant parcouru la ville à bicyclette pour la découvrir. Avec elle il est également allé visiter un peu les alentours de Bordeaux, l’océan, la dune du Pilat… Ils se sont également rendus à Anglet pour voir le frère de Robin, et ont profité de l’occasion et traversé la frontière pour une visite de Saint-Sébastien. Faute d’avoir trouvé en emploi dans son domaine, Laetitia à leurs grands regrets, a dû repartir dans les Alpes pour faire la saison dans une station de ski.

Outre le hockey il reste à Robin quelques activités qu’il peut pratiquer à Bordeaux. Ainsi il joue à la Playstation et notamment à NHL de temps en temps, il peut aussi lire même s’il reconnaît qu’il le fait moins en ce moment. « J’ai eu une grosse période lecture il y a 2-3 ans mais je ne suis pas un grand lecteur. Le bouquin qui m’a marqué c’est « Puzzle » de Franck Thilliez« , précise-t-il. Il aime le cinéma. Il reconnaît ne pas y aller très souvent mais c’est toujours un plaisir pour lui. « J’aime un peu tout, des comédies françaises, des films fantastiques ou d’action. Le dernier film qui m’a marqué c’est « Nous finirons ensemble », la suite des « Petits mouchoirs », que j’ai été voir à Briançon avec ma famille et ma copine« , assure Robin Colomban. Côté séries télévisées, il reconnaît n’en avoir pas beaucoup regardé et il avoue avoir accroché à « Blindspot ». Sa copine Laetitia lui a aussi fait découvrir « La Casa del papel » l’été dernier.

Bien qu’implanté à Bordeaux, il reconnaît ne pas aimer le vin. « Mais« , dit-il, « ça va venir avec l’âge. Et je pense que dès lors je m’intéresserai de plus près à la viticulture, à l’élaboration du vin ». Si pour lui l’avenir s’inscrit à Bordeaux, tout le monde sait qu’il sera le bienvenu chez l’un ou chez l’autre, dans les vignes, les chais et les châteaux pour commencer son éducation…

Claude Canellas