Olivier Dimet : « Un match joué avec les moyens du bord ! »

Privés de 8 joueurs, blessés, malades ou appelés avec les U20, les Boxers de Bordeaux ont fait face et gardé la tête haute mardi soir à Angers même s’ils se sont finalement inclinés 6-1. Un match qu’ils ont joué « avec les moyens du bord » selon le coach Olivier Dimet, face à un gros calibre du championnat qu’ils retrouveront dimanche à Mériadeck. Dans ce contexte, le report du match prévu à Gap vendredi en raison de cas de Covid est bien tombé pour reposer un effectif décimé. Réaction du coach.

Cette défaite 6-1 à Angers avec 8 joueurs manquants est-elle à comparer avec celle à Grenoble où vous aviez perdu 8-0 dans des circonstances approchantes ?

« Je crois que la situation est pire. A Grenoble, nous avions 5 absents, à Angers nous en avions 8 plus 2 joueurs qui ont joué malades pour faire nombre, pour faire l’effectif. Oui, ça y ressemblait, mais ce match à Grenoble tombait à un moment où nous voulions garder de l’énergie et ne pas se blesser plus. Et là, nous avons fait ce que nous pouvions avec les moyens du bord, mais Angers était bien trop fort pour nous. Même si nous avons essayer de jouer avec nos valeurs, de se battre jusqu’au bout, et ce que nous avons fait. Tout le mérite en revient aux joueurs qui étaient sur la glace mais cela n’a pas été une soirée facile. »

Hormis le fait que vous avez joué ce match dans ces conditions très difficiles, y-a-t-il des enseignements à en tirer ?

« C’est difficile de tirer des enseignements sur un match comme celui-ci. Nous avions 8-9 joueurs qui n’avaient même pas une saison en Ligue Magnus derrière eux, certains débutaient pour la première fois un match dans ce championnat. En tout cas, les plus jeunes ont vu la différence de niveau, ont vu les exigences que ça demande pour jouer un jour à ce niveau-là. Il faut noter la très grande prestation de Gaëtan Richard qui, même s’il a encaissé 6 buts, il a fait plus de 90% d’arrêts, il a fait face à 63 shoots ! C’est une performance énorme ! Et sans cette prestation de notre gardien, le score aurait été beaucoup plus lourd, parce que nous avons subi tout le match, notamment durant le deuxième tiers au cours duquel nous n’avons pas quitté notre zone de défense. »

Ce type de match peut-il atteindre le moral des troupes ?

« Au bout d’un moment, indéniablement oui. Les joueurs présents sont conscients qu’il va être difficile d’espérer quelque chose dans un tel contexte, même si nous avons réalisé quelques exploits dernièrement avec un effectif limité. Mais là, nous avons atteint le maximum. Nous avons 8 joueurs qui ne sont pas là dont 6 attaquants. Là les joueurs se disent que la soirée va être longue. Automatiquement le moral, la frustration sont là. En tout cas, en tant que coach, c’est la première fois que j’ai presque 50% de mon effectif décimé. Mais, encore une fois, les joueurs n’ont pas lâché. Nous avons continué à travailler, à faire progresser les plus jeunes qui ont eu beaucoup de temps de jeu. En infériorité numérique, nous avons été très efficaces, nous n’avons pas pris de but face au meilleur power-play de la ligue. »

Il y a une semaine, vous vous êtes qualifiés et de belle manière pour les demi-finales de la Coupe de France en battant Rouen. Mais vous restez en championnat sur 3 défaites consécutives. Cela peut-il être inquiétant ?

« Non, ce n’est pas inquiétant. Ce n’est pas une situation qui nous fait plaisir, mais il ne faut pas oublier les circonstances. Nous avons joué ces 3 matchs-là avec au moins 5 joueurs en moins et des joueurs majeurs. Nous avons un effectif court, et dès qu’il nous manque quelques éléments, cela crée un déséquilibre dans l’équipe. Paradoxalement, nous avons réussi à faire des exploits en étant diminués mais ça reste des exploits et sur la durée, ce n’est pas possible. Cela tire dans les organismes même si nous sommes très bien physiquement. Nous jouons à 3 lignes depuis plus de deux mois et malgré tout nous arrivons à être performants, à faire des gros troisièmes tiers, à jouer des prolongations, 5 récemment ! Fort heureusement, le groupe est sain, il vit bien. C’est une mauvaise période mais il ne faut pas oublier les objectifs du début de saison qui étaient d’assurer le maintien et d’essayer de se qualifier pour les play-offs. Aujourd’hui, nous sommes toujours à la 6ème place, ça reste positif. Mais là, j’ai vraiment hâte de retrouver une équipe complète pour la première fois depuis le début de l’année. »

Dans ce contexte, le report du match de vendredi à Gap, en raison de cas de Covid chez les Rapaces, tombe bien avant de recevoir Angers dimanche…

« Oui, il tombe très bien. Nous savions que cette semaine allait être compliquée. En plus des blessés, Enzo Carry et Jules Boscq sont partis avec l’équipe de France U20. Et on devait rencontrer 2 fois Angers et une fois Gap. Il faut que cette semaine passe. Alors ça nous donne 4 jours de récupération mais en toute franchise je ne sais pas si nous allons pouvoir récupérer des joueurs. Je n’ai aucune certitude. Nous nous présenterons avec les moyens du bord et nous essaierons de faire au mieux comme à chaque fois. Nous avons hâte que le break de la semaine prochaine arrive et que nous puissions récupérer du monde pour notre double confrontation face à Anglet les 21 et 22 décembre. »

Vous recevez donc Angers dimanche. Quand on vient de perdre 6-1 quelques jours plus tôt contre cet adversaire, aborde-t-on le match de manière particulière ?

« La première des choses, c’est de savoir qui sera sur le pont. A partir de là, nous mettrons un plan de match en place. Mais il faut être objectif, nous jouons face à un des favoris du championnat, qui tourne très fort et est en train de talonner Grenoble pour la première place. Notre marge de manière est très minime. Mais la caractéristique de l’équipe est qu’elle ne lâche rien. Elle joue avec son cœur et avec ses tripes jusqu’au bout. Et c’est pour cela que nous avons fait des exploits face à Grenoble et Rouen malgré les absences. »

Recueilli par Claude Canellas.