Olivier Dimet : « Oublier Angers, penser à Rouen ! »

Olivier Dimet : « Oublier Angers, penser à Rouen ! »

Très déçu par la défaite en demi-finale de la Coupe de France à Angers (1-2), Olivier Dimet veut très vite tourner la page. La venue de Rouen mardi soir à Mériadeck est une occasion idéale pour le faire.

Pour ce gros match, le premier d’une longue série de 22 confrontations avant les playoffs pour lesquels l’objectif est de se qualifier, il disposera de la totalité de son effectif, à l’exception bien sûr d’Alexandre Mulle. Entretien avec le coach des Boxers de Bordeaux…

Après cette demi-finale à Angers, qu’est-ce qui domine dans ton esprit ? La déception d’être éliminés et de ne pas aller en finale, ou la fierté d’avoir été à la hauteur face à un tel adversaire ?

« C’est la déception qui prédomine. Nous avions à cœur d’amener l’équipe en finale, ce qui aurait été une première pour le club, et d’amener nos supporters à Bercy ! C’est une grosse déception parce que je pense qu’il y avait la place de l’emporter même si Angers n’a pas volé sa victoire et l’a mérité. Nous avons eu des occasions qui auraient pu nous permettre de revenir au score à un moment donné, mais nous n’avons pas trouvé l’efficacité. »

Justement, qu’elle est ton analyse concernant ce match ?

« Nous savions, en n’ayant pas joué depuis près de 3 semaines et joué seulement 2 fois en 5 semaines, que le début de match allait être difficile et qu’il fallait faire le dos rond, laisser passer la tempête et se mettre petit à petit dans le match. C’est exactement ce qui s’est passé. Nous commençons de la plus mauvaise des façons en concédant 2 pénalités mais Fouky fait le job, avec des gros arrêts qui nous permettent de rester dans le match. Et peu à peu nous parvenons à nous mettre dans le rythme et nous sortons de ce premier tiers à 0-0, c’est-à-dire, en quelque sorte, là où nous voulions être. Ensuite, nous entamons mieux le deuxième tiers, nous nous créons de bonnes occasions, nous sommes plus dans le rythme et notre jeu est plus juste. Malheureusement, il y a un premier coup du sort avec l’expulsion de Fyten à mi-match, à 0-0, et avec 5 minutes de pénalité ! Et nous prenons un but au bout de 15 secondes d’infériorité numérique ! Mais c’est une infériorité héroïque, nous nous battons sur tous les palets car il a fallu tuer encore 4’45 de jeu à 4 contre 5 ! Personne n’a rien lâché avec bien entendu encore de gros arrêts de Fouky. Et derrière, nous égalisons, nous nous remettons dans le match sur une déviation de Maxime Legault. Je pense que nous remettons le doute dans les têtes des Angevins. Mais malheureusement, un deuxième fait de match se produit avec une nouvelle pénalité à 2 minutes de la pause et nous prenons un but à 20 secondes du retour aux vestiaire. Un véritable coup sur la tête ! Malgré tout, dans le troisième tiers, nous avons poussé mais notre supériorité n’a pas saisi l’occasion à 5 contre 3 pendant 2 minutes pour revenir au score. La déception est là car, sur ce genre de match, avoir 2 minutes à 5 contre 3 est un moment-clé. On sait que ce genre de match se joue à des détails et il ne faut pas laisser passer l’occasion quand elle se présente. Angers a lui su les saisir puisqu’ils ont marqué deux fois en supériorité numérique. »

 

On sait qu’Angers est la meilleure équipe du championnat en supériorité et en infériorité numérique…

« Nous savions que la marge de manœuvre était fine face à une telle équipe qui, je le répète, n’a pas volé sa victoire. Les Angevins ont maîtrisé le match dans l’ensemble mais nous voulions faire un match sérieux, défensif, avec beaucoup d’envie, beaucoup de cœur et c’est ce que nous avons fait. Nous savions que nous aurions peu d’occasions et donc qu’il fallait être efficaces. Nous l’avons été sur une de nos supériorités lors de notre égalisation, mais quand nous avons eu l’opportunité au troisième tiers de revenir au score, nous n’avons pas saisi notre chance alors que nous aurions pu pousser Angers encore plus dans ses retranchements. Angers était favori, devant son public, et il nous manqué l’efficacité qui est nécessaire sur ces gros matchs pour l’emporter. Maintenant, la Coupe de France est derrière nous, et il faut que ce match nous serve pour la suite. Et que nous nous projetions rapidement sur les 22 prochains matchs. »

Dans les 22 prochains matchs, il y a celui contre Rouen dès mardi soir à Mériadeck. C’est un deuxième gros match en 48 heures qui arrive après une série de 5 défaites consécutives en championnat…

« C’est peut-être un mal pour un bien de se remettre tout de suite sur les rails après cette défaite-là. Nous savons que nous restons sur une spirale négative qu’il faut casser et qu’il nous faut retrouver une dynamique positive. Nous n’avons pas gagné depuis le dernier match face à Rouen en ¼ de finale de la Coupe de France le 1er décembre. Il nous reste 22 batailles à mener pour essayer d’atteindre les playoffs. »

 

Comment faut-il aborder un tel match contre Rouen, un des favoris du championnat, champion de France en titre au parcours européen remarquable cette année, seulement 48 heures après cette demi-finale perdue ?

« Il faut l’aborder de la même façon que tous les autres matchs. Nous avons prouvé précédemment que, quel que soit l’adversaire, quelles que soient les circonstances, nous étions capables de faire de belles choses. Aujourd’hui il faut ne pas se poser de questions, jouer avec nos valeurs, notre identité, rester confiants sur notre jeu, sur ses coéquipiers, pour aller de l’avant. Et si nous voulons nous en sortir, cela passera par notre collectif. Nous n’avons pas trop de temps pour nous apitoyer sur notre sort après cette demi-finale perdue. Nous avons un match mardi soir qui nous attend face à un gros morceau qui reste sur une défaite vendredi à Chamonix et aura certainement encore plus envie d’aller chercher une victoire avec pour objectif de se rapprocher du duo de tête. Ce ne sera pas un match facile mais c’est aussi à nous d’élever notre niveau, de retrouver le rythme qui nous manque, malheureusement, depuis quelques semaines, pour aller chercher une première victoire en 2022. »

 

Le fait d’avoir battu les rouennais en quart de finale de la Coupe de France, il y a presqu’un mois et demi, pèsera-t-il sur ce match ?

« En premier lieu, les Rouennais vont être revanchards ! Ils savent que nous sommes capables de les battre, que nous avions perdu chez eux lors de l’ouverture de la saison mais après un match serré (3-2). Donc ils vont nous respecter. Et pour nous, le fait de les avoir battus est la preuve que si nous faisons un match plein, sérieux et si nous avons la réussite qui va avec, nous sommes capables aussi de l’emporter. Mais ce sera une bataille sur 60 minutes où chaque détail va compter. J’espère que nous allons offrir cette victoire à notre public. »

 

A Angers, pour la première fois, si on excepte Alexandre Mulle dont la saison est hélas terminée, tu avais tout ton effectif à disposition. Cela sera-t-il le cas face à Rouen ?

« Oui, sauf évènement de dernière minute, tout le monde sera disponible mardi soir. C’est une bonne chose de retrouver un effectif complet. Nous avons besoin de retrouver cette fraîcheur-là, cette profondeur-là, pour remettre notre jeu en place qui est fait d’intensité, de pression. Nous avons vu à Angers que nous avions retrouvé une équipe qui a mis une pression plus haute à son adversaire. »

 

Propos recueilli par Claude Canellas