Olivier Dimet : « Nous voulons rendre fiers nos supporters ! »
Après 3 déplacements, un en Coupe de France à Brest et deux en championnat, les Boxers retrouvent Mériadeck vendredi avec la réception de Cergy. Si les absences ont pesé lourd dans les deux défaites à Cergy (5-2) et à Grenoble (8-0), le coach Olivier Dimet se réjouit de retrouver le public bordelais qu’il veut rendre fier par le spectacle que ses joueurs fournissent et l’état d’esprit qu’ils montrent dans cette période plus difficile après une série de 6 victoires consécutives.
Mardi vous étiez en déplacement à Grenoble, leader incontesté de la Synerglace Ligue Magnus. Il ne fallait pas trop espérer de ce match mais vous revenez avec une lourde défaite (8-0). Quelle est ton analyse de ce match ?
« Déjà aller à Grenoble en ayant l’équipe au complet ça n’aurait pas été évident, alors au vu l’effectif disponible, nous ne nous faisions pas beaucoup d’illusions. Notre objectif pour ce match là, était de ne pas se blesser et de ne pas dépenser trop d’énergie dans la perspective de la venue de Cergy à Mériadeck vendredi et des trois autres matchs de la semaine prochaine avant la trêve. C’est difficile de dire cela quand on est entraîneur mais il y a des matchs qu’il faut savoir gérer intelligemment et celui-là en était un compte-tenu des circonstances. Nous avions 5 absents et pas des moindres (Austin Fyten, Loïk Poudrier, Kevin Spinozzi, Julien Guillaume et Robin Lamboley) et nous avons joué à 3 lignes. Avec un effectif décimé, très jeune puisque nous avions 7 joueurs de moins de 21 ans dont un (Mattéo Caudron) qui n’avait jamais joué un match en pro. Dans la configuration où nous étions, nous avions pour objectif de bien défendre, de ne pas leur donner beaucoup d’espace. Nous faisons un bon premier tiers mais nous prenons un but malheureux en fin de période. Après, dans le deuxième tiers, face à une équipe impressionnante, très puissante, nous avons eu du mal à sortir de notre zone, et nous nous sommes fait punir logiquement 4 fois. Et Grenoble jusqu’à la fin n’a rien lâché. Et ça craque dans les 4 dernières minutes et nous prenons 3 buts en infériorité. »
Ce match à Grenoble venait quatre jours après la défaite à Cergy (5-2), la première après une série de 6 victoires. Faut-il regarder ce match comme celui de Grenoble ?
« Cela n’a rien à voir, ce n’est pas comparable. A Grenoble nous avons joué contre une équipe qui nous a largement dominés, alors qu’à Cergy avec déjà un effectif diminué (4 joueurs en moins), je suis reparti de là-bas un peu frustré, non pas que la victoire de Cergy n’était pas méritée, mais nous avons fait 4 cadeaux qui nous ont coûté très cher ! Certes, c’est la fatigue, le manque de lucidité, mais nous savons qu’avec ce genre d’équipe, la moindre opportunité est exploitée. Nous étions partis là-bas avec l’intention de bien défendre mais aussi d’exploiter au mieux nos contres, nos situations offensives. Et quand nous sommes revenus à 2-2 à la fin du deuxième tiers, nous étions dans le match mais nous avons pris un troisième but à 30 secondes de la fin de la période qui nous a fait très mal. On savait que notre série allait s’arrêter au bout d’un moment. »
Avant ces deux déplacements, vous êtes allés fort heureusement l’emporter à Brest en Coupe de France, ce qui n’était pas chose aisée. Vous êtes qualifiés pour les 8èmes de finale au cours desquels vous irez à Valenciennes le mercredi 3 novembre. Cette compétition peut-elle être un objectif pour l’équipe ?
« C’est un objectif, nous ne l’avons pas caché. Nous abordons chaque match avec la volonté de le gagner, avec la même identité. Ça se ressent quoi qu’il en soit. Nous avons fait un excellent début de saison, ce n’est pas pour rien. Les joueurs travaillent, ne lâchent jamais rien. Aujourd’hui, notre problème c’est la profondeur de banc. »
Justement, à propos de profondeur, parles-nous des problèmes que cela engendre avec les blessures qui s’accumulent…
« Aujourd’hui, la moindre blessure désorganise les lignes. Un absent ça peut passer, deux à la rigueur, mais là nous sommes à 5 ! Ceux qui sont sur la glace essayent de faire au mieux mais quand on joue contre des grosses cylindrées comme Grenoble, on explose en plein vol au bout d’un moment ! Il y a urgence de retrouver de la profondeur, urgence que des joueurs reviennent parce qu’on ne peut pas faire de miracle. Nous allons avoir des retours vendredi contre Cergy parce que contre Grenoble on a mis au repos des joueurs bien amochés plutôt que de prendre le risque de les perdre pour du long terme. Donc Kevin Spinozzi jouera, Julien Guillaume aussi mais malheureusement je pense qu’on a perdu François Paquin contre Grenoble. Je rajoute qu’aujourd’hui j’aimerais pouvoir compléter l’équipe avec plus de U20, des joueurs de D3 ou des licences bleues du club de Tours pour pouvoir faire souffler l’effectif pendant le match mais malheureusement ce n’est pas possible pour des raisons réglementaires et le fait que nous soyons sous contrôle de la CNSCG (Commission nationale de suivi et de contrôle de gestion de la FFHG). Par exemple, deux U20 s’entraînent avec nous depuis le début de l’année, mais je n’ai pas la possibilité de les équiper. Cette situation ne me convient pas alors que nous sommes est en train de tirer sur les organismes des joueurs alignés. »
Question récurrente, y a-t-il du nouveau concernant le recrutement d’un joueur ?
« Nous cherchons toujours. Le club a la volonté de prendre un joueur pour palier les absences de Fyten et Poudrier qui nous coûtent très cher. Mais le marché cette saison est très spécial. Il n’y a pas de joueurs ou très peu, et il ne faut pas se tromper, nous voulons un joueur qui puisse s’intégrer dans notre projet, qui va avoir un bon état d’esprit pour s’intégrer dans l’équipe. Nous ne voulons pas casser l’équilibre du groupe. Beaucoup de clubs en Europe cherchent des joueurs. Nous travaillons mais personne ne va arriver avant la trêve. J’espère qu’après cette trêve nous aurons un joueur de plus pour nous donner un coup de main. »
Vendredi soir, retour à Mériadeck avec la réception de Cergy. C’est la revanche de la semaine dernière, et surtout l’occasion de renouer avec la victoire…
« Nous sortons de 3 déplacements qui ont été fatigants. Nous sommes chez nous où nous sommes invaincus. Mais cela dépendra de quelle équipe on mettra sur le papier et ce qu’on pourra opposer à cette très belle équipe de Cergy, qui est pour moi une des meilleures de la Ligue. Pour l’état d’esprit, la motivation et l’engagement, je n’ai aucune crainte, nous les avons depuis le début de la saison. Nous nous présenterons devant cette équipe pour essayer d’aller chercher la victoire à la maison et nous savons que les matchs à Mériadeck sont très importants pour nous. Nous voulons offrir à notre public le spectacle que nous proposons depuis le début avec une équipe qui travaille fort, qui se bat jusqu’au bout, et qui ne lâchera rien. Et je m’en porte garant pour vendredi. »
Et pour parvenir à vos fins, vous avez besoin du public…
« C’est sûr que quand on voit la patinoire avec plus de 2.500 spectateurs face à Briançon, c’est une motivation supplémentaire, ça aide les joueurs dans les moments difficiles. Et nous sommes sûrs que pendant les vacances scolaires Mériadeck va être encore plus remplie. Cela fait du bien de retrouver notre public, de partager les émotions, de partager ces moments-là avec nos supporters et j’espère que nous leur donnons du plaisir durant les matchs, par l’état d’esprit que nous montrons. Pour nous, le maillot c’est important. Nous voulons rendre fiers nos supporters en le portant dignement. »
Recueilli par Claude Canellas.