Olivier Dimet : « Les joueurs ont tout donné ! »

Les Boxers de Bordeaux se sont inclinés hier soir face à Angers (4-1) pour la quatrième fois consécutive dans ces quarts de finale. Une défaite qui met un terme à leur saison. Le coach Olivier Dimet tire les premiers enseignements…

Que faut-il retenir de ce match 4 à Angers qui clôt la saison des Boxers de Bordeaux ?

Olivier Dimet : « Il faut retenir que, sur ce match-là, Angers a été meilleur que nous, avait plus d’énergie que nous, plus d’intensité. Après un premier tiers-temps équilibré, notre entame du deuxième tiers est catastrophique puisque nous prenons 2 buts en l’espace de 2 minutes et ça plombe le match. C’est le match où Angers nous a le plus dominés, le plus mis en difficultés. Est-ce qu’à 3-0, nous savions que la tâche allait être presqu’impossible ? Est-ce que ça a joué psychologiquement ? En tout cas, il nous a manqué cette énergie pour pouvoir les challenger comme nous avions pu le faire sur les matchs 2 et 3. »

Qu’est-ce qui a manqué aux Boxers pour renverser la table hier soir ?

« Ce n’est pas hier soir qu’il fallait renverser la table. Je pense que nous avons manqué le coche sur les matchs 2 et 3. Nous savions que jouer Angers était un challenge très relevé. Nous y avons cru. Je pense que les joueurs ont tout donné, ont mouillé le maillot, mais c’est difficile de gagner quand on ne met que 5 buts en 4 matchs. Lors du match 2 nous aurions mérité un meilleur sort, au vu des efforts, du jeu proposé, au vu des occasions, mais comme sur l’ensemble de la série, nous n’avons pas été tueurs dans les moments-clé. C’est ce qui nous a manqué, entre autres, sur cette série-là, pour pouvoir espérer les faire douter. À aucun moment de la série nous n’avons pris l’avantage au score. Alors, certes, nous sommes tombés sur un excellent gardien, Cowley, qui est à 96,5% d’arrêts ! Bien protégé par une défense expérimentée. Mais je crois que sur les 3 premiers matchs, nous nous sommes créés de réelles occasions de scorer, et en général quand on n’en profite pas, on se fait punir derrière ! Et c’est ce qui s’est passé. »

Est-ce qu’avec le recul, on peut se dire que pour les Boxers, la barre était finalement un peu haute ?

« Si on est lucide, réaliste et pragmatique, oui ! Nous savons qu’Angers a passé un cap depuis 3-4 saisons et qu’Angers est du même niveau que Grenoble et Rouen. C’est un prétendant au titre. Il suffit de regarder la composition des équipes et comparer. Aujourd’hui, Angers est bien devant-nous ! Maintenant, ça reste du sport. Nous y avons cru. Nous voulions essayer de créer un exploit. Se faire balayer 4-0, c’est un peu dur pour les joueurs qui ont tout donné. Personne n’a triché malgré les circonstances. Nous n’allons pas nous trouver d’excuses, mais on a attaqué les playoffs avec 3 joueurs majeurs en moins, que ça soit Spinozzi, Prissaint et Guillaume. Et le sort a continué à s’acharner sur nous pendant ces playoffs avec la blessure au bout de 5 minutes dans le match 2 de notre meilleur buteur, Maxime Legault, qui souffre d’une fracture des côtes. Et malgré ça, il a fait preuve de courage pour continuer et ne pas lâcher l’équipe. Mais bien entendu, il était handicapé. Il ne faut pas perdre de vue que nous avons joué avec 50% de notre défense composée de gamins de 20 ans ! Et lors du match 3, au bout de 17 minutes de jeu, nous perdons Samu Perhonen. Nous n’avions pas besoin de ça. Nous essayons de nous battre avec nos armes, mais à force, ça faisait beaucoup, et je pense que ça a joué dans les têtes, notamment sur ce match 4. Même si au fond de nous, nous voulions y croire jusqu’au bout. Ça devenait compliqué. »

Si à chaud tu devais tirer un premier bilan de la saison, quel serait-il ?

« C’est difficile de tirer un bilan tout de suite. Aujourd’hui, nous sommes très déçus parce que nous sommes des compétiteurs et que quand on commence une saison, on a de l’ambition et on veut aller le plus loin possible. Alors se faire sortir dès le premier tour des playoffs, sans gagner un match, face à Angers qui nous avait déjà battus en Coupe de France et est notre bête noire cette année, nous ne pouvons pas être satisfaits. Maintenant, l’objectif de la saison c’était de terminer dans le Top 6. C’est ce que nous avons fait. Nous voulions donner du spectacle à Mériadeck, nous voulions remplir à nouveau la patinoire, donner du plaisir à nos supporters. Je pense que c’est chose faite. Nous avons vu que le public a suivi tout au long de la saison et a été de plus en plus nombreux, avec un réel engouement sur la fin de saison. Le point positif, c’est que nous sommes la quatrième équipe à domicile, nous sommes la quatrième attaque du championnat, nous sommes aussi le quatrième powerplay. Donc, il y a beaucoup de points positifs. Mais le point négatif, c’est cette fin de saison où nous n’avons pas gagné un match en playoffs. »

Maintenant que la saison est terminée, que va-t-il se passer dans les jours et les semaines à venir ?

« Déjà, nous allons digérer, parce que le réveil a été difficile ce matin. Cela fait 7 mois que nous travaillons, 7 mois que les gars s’investissent chaque jour et que ça s’arrête comme ça du jour au lendemain, c’est toujours difficile. Nous allons analyser à froid, faire des entretiens individuels avec les joueurs. Nous allons en tirer les conséquences. Nous allons nous remettre en question et se projeter sur la suite avec Stéphan Tartari (manager général) et Thierry Parienty (président). »

Recueilli par Claude Canellas