Olivier Dimet : « Le mot patience prend toute sa signification en ce début de saison »

La page de la pré-saison se tourne. Après un dernier match de préparation vendredi à Angers, la saison de Synerglace Ligue Magnus débute mardi soir pour les Boxers de Bordeaux par un déplacement chez les Dragons de Rouen, champions de France en titre. Au vu des derniers résultats et de l’effectif remanié et rajeuni, la barre peut paraître bien haute. Pour autant, le coach Olivier Dimet assure que ses joueurs iront au combat avec détermination, et en appelle à la patience et au soutien des supporters durant toute la saison.

Avant de se lancer dans le grand bain, quel bilan tires-tu de cette période ?

« Le bilan est contrasté. Sur le plan comptable, il n’est pas bon puisqu’on a concédé 6 défaites en 6 matchs, on a encaissé beaucoup trop de buts et on n’en a marqué que 5. Il y a donc beaucoup d’aspects qui sont négatifs. Cela dit, on savait qu’en remaniant l’équipe, en partant sur un nouveau projet, il faudrait du temps pour que tout se mette en place, pour trouver les bonnes associations, pour que les jeunes prennent un peu d’expérience et de maturité, que les anciens prennent leurs repères. Mais paradoxalement, on a vu de bonnes choses durant les matchs, en tout cas de bonnes séquences. Malheureusement, l’aspect négatif a pris le dessus sur le positif, mais il y a eu des faits encourageants sur lesquels on va essayer de construire. Cela dit, avec un effectif renouvelé, rajeuni et qui manque de profondeur, on a senti sur les trois derniers matchs que l’absence de 3-4 joueurs blessés se ressent sur la qualité de l’équipe. »

Parmi les absences il y en a une qui pèse beaucoup, c’est celle d’Austin Fyten, une des recrues phares de la saison. Connaît-on aujourd’hui la durée de son absence ?

« Il continue à subir des examens. Le staff médical l’a pris en charge dès les premières secondes lors se sa blessure contre Grenoble. Malheureusement, la béquille sur la cuisse qu’il a subie a des complications plus importantes que ce à quoi on pouvait s’attendre. Il a un hématome énorme qui a du mal à se résorber. Et aujourd’hui on craint une absence de longue durée. C’est dramatique pour lui qui s’est blessé dès le début, et effectivement c’est un gros handicap pour l’équipe. »

Compte tenu de cette absence, où en êtes-vous de la recherche d’un joueur pour le remplacer ?

« On essaie de trouver un joueur qui pourrait palier à son absence. Mais il ne faut pas perdre de vue que le club est sous contrôle et il n’est pas question de faire n’importe quoi. Et en toute franchise, il y a aujourd’hui une pénurie de centres. On a eu beaucoup d’échanges avec des agents, des entraîneurs, et on sait que beaucoup de clubs cherchent des spécialistes de ce poste »

Cette blessure implique-t-elle de revoir ses batteries dans la façon de jouer, dans le projet de jeu ?

« Avec Julien Desrosiers (entraîneur adjoint des pros et responsable des U20, ndlr), nous étions partis avec une idée lors du tournoi de Vaujany qui nous semblait la plus cohérente. Mais la blessure d’Austin a remis en cause l’équilibre que nous avions trouvé. C’est très handicapant d’autant qu’il a fallu compter avec les absences de François Paquin, Enzo Carry et Julien Guillaume. On a été contraints de repenser l’organisation de nos lignes et de nos jeux de puissance, même si on en était qu’au début. »

Vous avez joué de malchance dans un contexte déjà difficile…

« On savait que ça allait être une saison compliquée. C’est un nouveau projet, une année de reconstruction au cours de laquelle il faut faire le dos rond par rapport à nos finances. Alors, c’est vrai que comme on manque de profondeur, la moindre absence a des répercussions sur tout le reste. Quand on manque d’un joueur, on peut se dire qu’on va palier à cette absence et que ça va donner plus de temps de glace à certains jeunes. Mais quand on enchaîne avec 3-4 absences, ce n’est pas facile de compenser. Sur les deux derniers matchs, on avait 9 juniors inscrits sur la feuille de match ! Alors, oui, cette préparation a été compliquée mais maintenant il faut continuer à avancer, il faut rester positif. Le groupe travaille, le groupe est sain et a envie d’avancer. Les anciens ont accueilli les plus jeunes de la meilleure façon et les plus jeunes se sont bien intégrés. Mais il ne faut pas cacher qu’enchaîner les défaites a un impact sur le mental. Je pense que le mot patience a toute sa signification chez nous actuellement. »

Autre changement, celui du capitaine puisque Simon Bourque n’est plus là….

« On est parti sur un nouveau cycle, sur un nouveau projet. Le choix s’est porté naturellement sur Marc-André Lévesque. C’est un leader du vestiaire, il a de l’expérience, il a la maturité pour diriger, encadrer et aider les plus jeunes. Il est assisté d’Aina Rambelo, Loïk Poudrier et Alexandre Mulle, des joueurs d’expérience qui montrent le chemin par leur travail, leur investissement. »

Parmi les jeunes joueurs, certains laissent-ils déjà entrevoir de belles dispositions pour l’avenir ?

« Pour concrétiser notre projet, on a essayé avec Stéphan Tartari d’identifier des joueurs à fort potentiel. On avait déjà Bastien Lemaître et Vince Tartari qui faisaient déjà partie de l’effectif l’an passé, on a enregistré les arrivées de Jules Boscq qui revient au club, d’Enzo Carry et Louis Vitou, et c’est clair que se sont des jeunes en qui on croit et qui vont devoir passer les étapes, mais ils sont là pour ça, pour prendre des responsabilités, du temps de glace, pour prouver qu’à moyen terme ça peut être des joueurs importants en Ligue Magnus. »

Mardi soir, les Boxers de Bordeaux débutent leur saison officielle chez les Dragons de Rouen, les champions de France. On sait que les Normands font partie des très grosses équipes. Comment aborde-t-on un tel match dans la situation actuelle ?

« Les matchs de préparation sont faits pour que tout se mette en place. Maintenant, le championnat commence et c’est évident que se déplacer à Rouen ça semble très compliqué. Mais on l’a dit, notre but est de faire grandir cette équipe au quotidien et donc on attend que les joueurs élèvent leur niveau de jeu et donne le meilleur sur ce match-là. Ça doit être un beau challenge. Ça reste un match de hockey, on ne sera pas favoris, c’est clair, mais nous voulons que nos joueurs défendent de la meilleure façon leurs couleurs, travaillent fort et ne lâchent durant 60 minutes. C’est un challenge à relever. »

La saison régulière, c’est 44 matchs à disputer. Est-ce qu’on peut parler d’un objectif à atteindre ?

« Comme je l’ai dit, le premier objectif, c’est d’être meilleurs chaque jour. Donner des objectifs aujourd’hui, c’est compliqué. Bordeaux a changé de statut, mais on reste des compétiteurs et on sait l’importance des playoffs pour notre sport. C’est un de nos objectifs de les atteindre. On va avoir un championnat très serré, très dense, avec 4-5 équipes au-dessus du lot, et les autres qui vont se battre pour rentrer dans les 8. Si on y arrive, je pense qu’on aura rempli notre mission. »

Et pour ce faire, vous avez besoin de votre public….

« Oui, tout à fait. Le fait de retrouver notre public après la saison de Covid-19, ça fait du bien. Cette année, leur présence sera très importante. Je comprends l’inquiétude, voire l’exaspération de certains par rapport aux résultats de la pré-saison ou le recrutement. Aujourd’hui ce qui compte, c’est la pérennité du club, et dans les moments difficiles, il faut qu’on se serre les coudes. Les Boxers de Bordeaux, c’est une grande famille. On sait l’importance de nos supporters, de nos partenaires, à Mériadeck ».

Interview recueillie par Claude Canellas.