Olivier Dimet : « C’est un nouvel exploit ! »
Olivier Dimet : « C’est un nouvel exploit ! »
Le coach Olivier Dimet n’a plus de mots pour dire tout le bien qu’il pense de ses joueurs. Les Boxers de Bordeaux ont écrit mercredi soir une des plus belles pages de l’histoire du club en venant à bout en prolongation (4-3) du champion de France en titre, les Dragons de Rouen, en ¼ de finale de la Coupe de France. Le tirage au sort a désigné Angers chez lui pour la ½ finale du 5 janvier. Un match qu’ils aborderont comme à l’accoutumée avec la ferme envie de tout donner pour composter leur billet pour la finale de Bercy. Olivier Dimet ne doute pas un seul instant qu’ils mettront autant de cœur vendredi soir face à Gap pour le compte du championnat. Interview du coach.
Vous continuez à surprendre positivement tout le monde en éliminant cette fois l’ogre rouennais en ¼ de finale de la Coupe de France… Quelle est ton analyse sur ce match exceptionnel de ton équipe ?
« C’est un nouvel exploit ! Franchement, c’est énorme ce que les gars font. Il n’y a pas de mots, c’est indescriptible ! J’aime cette équipe, j’aime ces gars, j’aime l’état d’esprit et ces victoires existent parce qu’ils sont incroyables. Si on revient sur le match, je pense que nous l’avons entamé de la meilleure des façons. Nous faisons certainement notre meilleur premier tiers de la saison. Nous savions que pour avoir le moindre espoir face à cette équipe de Rouen, il fallait faire notre meilleur match de la saison. Il fallait que chacun soit capable d’élever son niveau et la première période a été maitrisée collectivement parlant. C’est génial de voir son équipe jouer de cette façon-là face à Rouen, on ne peut qu’être admiratif. Après, dans le deuxième tiers, ça s’équilibre un peu. C’était normal. Nous savions qu’il allait y avoir une réaction de Rouen. Nous avons nos chances, ils ont les leurs. Le match s’équilibre un petit peu mais nous tenons bon. Fouky fait des arrêts au bon moment pour continuer à préserver le score. Nous sommes toujours sur la dynamique avec une équipe qui ne lâche rien, qui a du cœur, qui sur chaque palet et qui met en difficulté les Rouennais en leur laissant peu d’espace. C’était le plan de match. Et dans le troisième tiers nous savions que ça allait arriver encore plus fort et qu’ils allaient pousser pour revenir. Et c’est ce qui s’est passé. Nous avons fait le dos, nous avons subi, défendu, protégé la cage de Fouky. Ils reviennent sur une pénalité et un penalty que sur le moment nous ne comprenons pas trop mais c’est un fait de jeu et ils reviennent à 3-2. Rouen continue de pousser et ils égalisent, et malgré cette égalisation, nous avons trouvé encore des ressources mentales pour aller gagner en prolongation avec un but d’Austin Fyten qui nous envoie en demi-finale. »
Ce but de la gagne de Fyten, n’est-ce pas un pied de nez au mauvais sort pour lui qui revient d’une très longue absence ?
« C’est toute une symbolique pour plusieurs choses. Dans l’abnégation, dans la force de caractère, pour revenir aussi vite après une si grave blessure. Il faut savoir que les chirurgiens n’étaient pas sûrs qu’il puisse rejouer au hockey ! Il a travaillé comme un forcené pendant trois mois pour essayer de revenir à son niveau. Alors c’est vrai qu’aujourd’hui, ce n’est pas encore le Fyten que nous avions eu vu début de saison, mais rien que pour être revenu là où il est, on ne peut que lui tirer le chapeau. Et face à Rouen il nous amène en plus la victoire en prolongation. Et pourtant il a joué avec une blessure supplémentaire. Il a serré les dents et je pense que beaucoup d’autres n’auraient pas joué ! »
Malgré les blessures à répétition, on a l’impression que cette équipe a des ressources insoupçonnées…
« C’est ce qu’on travaille tous les jours. Chaque match, nous voulons les jouer à fond, c’est un processus mis en place depuis le début de l’année. Nous nous sommes promis que nous ne lâcherions jamais rien. Il y a une force de caractère incroyable ! Il faut savoir dans quelles conditions nous jouons. Nous avons eu des joueurs absents depuis le début de saison. Nous avons Kevin Spinozzi qui s’est ajouté à la liste des blessés. Contre Rouen, des joueurs ont joué blessés. Ils ont voulu être présents, aider l’équipe, et c’est la preuve que c’est un groupe incroyable ! Nous jouons toujours à 3 lignes, et quand on joue 4 matchs en une semaine, la fatigue est là mais malgré tout ça, nous sommes toujours présents lors des fins de matchs, nous poussons pour essayer de rattraper le score ou pour le préserver. Nous venons de disputer 5 prolongations en 8 matchs. C’est énorme ! Ces joueurs sont des guerriers avec un mental d’acier ! Ce sont des compétiteurs avant tout. Ils veulent gagner les matchs et l’état d’esprit fait que, quelles que soient les circonstances, ils ne lâchent rien.
Vous êtes qualifiés en Coupe de France. Rêves-tu de finale ?
« Bien sûr que nous rêvons de finale, mais nous rêvons surtout de la gagner. Nous sommes à 2 matchs de soulever un trophée. Mais nous n’allons pas griller les étapes, il y a une demi-finale à jouer. Et ce sera à Angers le 5 janvier. Ce sera compliqué face à une équipe qui voudra la même chose que nous, à savoir aller à Bercy. Nous nous préparerons en conséquence. C’est à l’extérieur mais nous irons comme toujours avec la volonté de gagner. Nous y allons mardi en championnat mais ce match n’aura aucune influence sur la demi-finale qui n’aura lieu que dans un mois. Ce sera différent, nous n’aurons pas la même équipe que face à Rouen. J’espère que nous récupérerons nos blessés et que nous serons pour une fois au complet à ce moment de la saison. »
Les feux à peine éteints, il faut se replonger tout de suite dans le championnat avec la venue de Gap vendredi soir à Mériadeck…
« C’est une grosse cylindrée qui performe depuis 2 saisons, qui est dans le haut du tableau. Elle joue très bien au hockey, est très bien en place avec un très bon équilibre entre joueurs français jeunes et d’expérience, et quelques joueurs étrangers avec un excellent gardien, Julian Junca. Même si ce n’est que le 19ème match de la saison, il aura un impact sur le classement. Une victoire nous permettrait de les rattraper au classement en nombre de points avec deux matchs disputés en moins et de se rapprocher du Top 4. Sans vouloir voir trop haut. Ça nous donnerait du confort dans l’optique d’atteindre les play-offs. C’est donc encore un gros match mais depuis le début de la saison, nous n’avons pas de petit match, de match facile. Mais nous allons nous présenter avec le même état d’esprit que d’habitude, avec l’objectif de gagner le match. »
Recueilli par Claude Canellas