Maxime Moisand : « Contre Amiens, on veut gagner et offrir à notre public une belle prestation ! »

Vendredi, devant un public restreint en raison de la crise sanitaire, les Boxers de Bordeaux font leur rentrée à domicile face à Amiens. Le capitaine Maxime Moisand qui loue les qualités d’un groupe dont il commence à voir toutes les potentialités, ambitionne d’offrir aux supporters une belle prestation avec la victoire au bout des 60 minutes pour vraiment lancer une saison pleine d’ambitions.

Vous recevez Amiens Vendredi pour le premier match de la saison à domicile, 3 jours après le match à Mulhouse. Dans quel état d’esprit se trouve l’équipe après les nombreuses difficultés liées à la crise sanitaire ?

« C’est toujours un peu compliqué parce que ces derniers temps on ne sait jamais à l’avance où on peut s’entraîner. C’est le cas Jeudi. On ne savait pas où trouver de la glace pour pouvoir s’entraîner et préparer normalement le match de Vendredi. C’est vrai qu’on est un peu surpris de toutes ces mesures, ces décisions préfectorales qu’on ne comprend pas forcément. Mais malheureusement, il faut les avaler et faire avec. Ça nous pousse à nous adapter au jour le jour dans un environnement instable »

Pour aborder un match comme celui de Vendredi face à Amiens, mais c’est valable aussi pour les autres, n’y a-t-il pas un déficit physique voire technique lié à ces difficultés ?

« C’est de la fatigue accumulée car si on doit faire 2 heures/2 heures et demi de mini-bus à l’aller et au retour pour s’entraîner, c’est du trajet qui n’était pas prévu, c’est de la préparation physique qui est tronquée parce qu’on n’a pas le droit d’accéder aux installations de la patinoire et on doit faire avec les moyens du bord. On fait constamment des adaptations, des changements et forcément ce ne sont pas des conditions optimum pour préparer des matchs. Mais on se dit que ça va être temporaire, on l’espère en tout cas. On suit régulièrement l’évolution des chiffres de la propagation du virus en Gironde, et on espère que madame la Préfète modifiera un peu tout ça pour récompenser les efforts du peuple girondin. On n’est pas les seuls dans ce cas-là, beaucoup de monde subit un peu tout ça. Ce sont des moments compliqués »

Ces difficultés ajoutées aux 2 semaines sans entraînement durant la préparation quand des joueurs ont été atteints par le coronavirus, n’ont-elles finalement pas un effet positif sur la motivation de l’équipe et ne favorise-t-elles pas les liens entre les joueurs ?

« Après ces 2 semaines d’arrêt on avait tout de même bien travaillé, et quand on a joué contre Angers, on a senti qu’on était tout de même une équipe qui était prête, et que le travail payait. Que ce soit le match à Angers ou les matchs contre Anglet, on a senti une bonne dynamique, et je pense qu’on était bien pour la suite. Ensuite, c’est dommage qu’avec les mesures prises on a subi un deuxième coup d’arrêt alors qu’on avait relativement bien absorbé le premier. Mais on va essayer d’absorber le deuxième de la même manière »

Parlons de ce match contre de Vendredi. Que peux-tu dire aujourd’hui de cette équipe d’Amiens ?

« Honnêtement, on en pense très peu de chose parce que c’est une équipe qui a beaucoup changé. Changement de coach, de beaucoup de joueurs même s’ils ont gardé leur noyau de très bons joueurs français. En revanche on ne connaît pas forcément les étrangers.  On va découvrir cette équipe un peu nouvelle mais je crois qu’il y a beaucoup de qualités dans cet effectif. On va les voir en vidéo pour préparer ça. Il va falloir travailler, mettre de l’intensité »

Jouer ce premier match de Synerglace Ligue Magnus à domicile devant un public réduit puisque la jauge de spectateurs est fixée à 1 000, est-ce un handicap ?

« Forcément. Quand Mériadeck est plein à craquer, que ça crie, que ça pousse, ça aide mais on va faire avec. Il y aura quand même un peu d’ambiance. C’est à nous de trouver la motivation ailleurs. On a aussi l’habitude de jouer dans des patinoires un peu plus vides, des endroits pas toujours pleins et où il n’est pas toujours excitant d’aller jouer. On a envie de gagner, peu importe les conditions. Il va falloir offrir à notre public une belle prestation, même s’il est moins nombreux que d’habitude »

Tu vis avec ton groupe qui a été modifié à 50% depuis maintenant plusieurs semaines. Le connais-tu suffisamment pour te projeter dans l’avenir avec lui ?

« Avec tous les aléas qu’on a rencontrés, je sais que c’est un groupe qui réagit très très bien, qui ne s’est jamais désuni, qui subit les évènements positivement et qui passe à autre chose. C’est un groupe qui sait aussi se dire les choses, se parler en adultes, et qui va grandir avec ça. C’est un groupe mature. On a beaucoup de joueurs d’expérience. On a aussi de bons jeunes. C’est un bon mélange. Il y a du talent, de la vitesse. Les premiers matchs sont vraiment intéressants même si on n’est pas une équipe qui a encore atteint son plein potentiel. Il y a de belles choses à faire. Bien sûr, se sera compliqué pour aller chercher des équipes comme Grenoble, Rouen et Angers qui ont de gros effectifs. Mais honnêtement, on l’a vu à Angers, on est capables de les bousculer, de mettre de la vitesse. Avec l’expérience, et des qualités techniques un peu spérieures à l’année dernière. Dans le dernier carré, on sait qu’il y a trois places qui sont quasiment prises, mais je pense vraiment qu’on n’est pas loin de ces équipes-là. Ça va demander aussi beaucoup de constance. Il va falloir gagner les matchs même quand on est en difficulté. A Bordeaux, on a toujours eu un peu de mal à gagner les matchs qui peuvent paraître un peu plus faciles que d’autres. Notre défi cette année sera d’être aussi bon contre les têtes de série que contre les équipes un peu moins bien classées »

En termes d’ambitions, il y a aussi cette saison une Coupe de France à tenter d’aller chercher…

« C’est un des gros objectifs du club. C’est un trophée qui peut être « facile » à remporter parce qu’il n’y a que 5 matchs à gagner. On n’est pas sur un trophée sur toute une saison, avec des playoffs. Mais il ne faut pas rêver non plus, ça va être compliqué, il y a beaucoup de pièges à éviter. On a payé pour le savoir la saison dernière. La finale, c’est une belle fête du hockey. On rêve tous d’y participer même si cette saison on ne sait pas dans quelle condition elle va se dérouler »

Recueilli par Claude Canellas