Maxime Legault : « Marquer 3 buts, ça enlève un poids sur les épaules ! »
Le Québécois Maxime Legault, attaquant arrivé cette année de Grenoble, a fait trembler les filets trois fois lors du dernier déplacement à Nice. Joueur d’expérience, à 32 ans il voit d’un bon œil les responsabilités qui lui ont été données et confie dans cet entretien avoir plaisir à encadrer de jeunes joueurs dont il vante la qualité et l’investissement depuis le début de la saison…
Tu as inscrit vendredi dernier un triplé en déplacement à Nice, tes premiers buts avec les Boxers de Bordeaux en saison régulière. Est-ce le signe que tu as réussi à totalement t’inclure dans le groupe et dans le système de jeu ?
« Je vois ça comme un élément déclencheur qui me fait du bien. C’est sûr que des chances, j’en avais jusque-là, mais je n’avais pas eu le succès escompté. Ça m’enlève un poids sur les épaules. Ayant un rôle offensif, ça commençait à me chicoter. C’est vrai qu’avoir marqué à Nice et en plus trois fois, ça me fait du bien ».
As-tu déjà réussi d’autres triplés au cours de ta carrière professionnelle ?
« A vrai dire, cela m’est arrivé une seule fois, avec Grenoble, il y a deux ans contre Angers. »
Puisqu’on parle de Grenoble où tu as joué durant 4 saisons, pourquoi avoir quitté le club isérois et avoir choisi les Boxers de Bordeaux ?
« C’était la décision du club qui ne voulait pas renouveler mon contrat. Moi j’étais ouvert à une prolongation. J’ai fait une liste d’équipes prioritaires en France et Bordeaux était dans mes top-choix. Et j’ai discuté avec mon épouse pour savoir où on serait bien, quelle expérience on voulait vivre. Et en plus j’ai joué 4 ans avec Christophe Tartari, le frère de Stéphane, et j’avais des coéquipiers qui avaient joué à Bordeaux comme Peter Valier, Patrick McEachen, Dominik Kramar et qui ne m’en ont dit que du bien. »
Tu as donc choisi Bordeaux alors que le club tournait une nouvelle page et rajeunissait son effectif…
« Les dirigeants ont été très directs avec moi, ils m’ont présenté le projet mis en place cet année, avec des jeunes joueurs encadrés par des vétérans, et c’est ce qu’on m’a offert comme rôle et que j’ai accepté. C’est effectivement très différent de ce que j’ai connu à Grenoble parce que j’ai fait 4 ans là-bas en étant un peu dans l’ombre des autres joueurs étrangers, des autres stars. Je n’avais pas un rôle aussi important que ce qu’on m’a offert ici. C’était donc un changement important mais c’est aussi quelque chose que j’ai accueilli à bras ouverts. Quand on vous donne un rôle comme ça c’est toujours gratifiant. »
Pour le joueur d’expérience que tu es, encadrer des jeunes était-il un de tes projets ?
« Je ne recherchais pas ça en priorité. J’ai d’abord toujours voulu jouer dans les bons clubs, et je voulais avoir le sentiment d’être important dans une équipe. Et encadrer les plus jeunes, c’est bien aussi pour moi. Pour moi le projet était totalement intéressant. »
Après 6 matchs joués depuis le début de saison vous êtes tout en haut de la ligue avec 5 victoires et vous avez même été pour quelques heures leader du championnat ! T’attendais-tu à un tel démarrage ?
« Je pense que je mentirais si je disais oui. On est aussi surpris que les gens qui suivent l’actualité de la Ligue Magnus. Je suis surpris parce que tout peut arriver mais je sais que nous avons un bon groupe. La pré-saison n’était pas le reflet de ce qu’on était non plus. Parce qu’on avait des blessés, on a joué des matchs avec 9 juniors ! Je suis surpris un peu comme tout le monde mais c’est bon pour la confiance et je ne dis pas qu’on ne mérite pas d’être là où on est actuellement. Les points marqués maintenant seront peut-être bénéfiques si on a un ralentissement un peu plus tard. »
Le groupe donne le sentiment d’une très bonne entente, d’une forte solidarité sur la glace, que vous êtes forts ensemble…
« C’est ce qui fait la différence. Si on compare avec les autres clubs, chez nous il n’y a pas vraiment de stars, de mecs qui vont ressortir mais c’est un bloc qui travaille dans le même sens. Tout le monde suit le système de jeu qu’Olivier Dimet a mis en place et je pense qu’on est un adversaire difficile à jouer. Les équipes ont maintenant du mal à marquer contre nous. On ne marque pas énormément de buts non plus mais notre défensive est bonne. On prend des shoots mais ils sont peut-être moins dangereux que ceux qu’on prenait en pré-saison. Pour ma part, je pense que quand on change de club dans lequel on a joué 4 ans, quand on arrive on doit faire un petit peu sa place, faire un reset et apprendre le système que le coach met en place avec des joueurs qui le suivent déjà depuis quelques années. La pré-saison sert à ça, à trouver des automatismes pour avoir des réactions plus rapides et maintenant je crois que ça commence à être le cas pour moi et pour d’autres aussi, ce qui explique ce qu’on voit sur la glace. »
Vous avez déjà un banc qui n’est pas très profond et en plus deux joueurs majeurs sur le flanc. Est-ce que ça t’inquiète ?
« M’inquièter, non. On a quand même fait sans Austin (Fyten) depuis le début et comme on a un autre joueur avec une grosse blessure (Loïk Poudrier), cela implique que des joueurs prennent plus de responsabilités. Mais dans les derniers matchs, on a vu que les jeunes étaient capables de le faire. Je pense qu’on est capable de performer dans ces circonstances et d’aller chercher des gros morceaux. Avec les jeunes, la patience est requise, on est tous passés par là, mais ce qu’on voit dans les matchs c’est le résultat du travail qui a été fait depuis le début de la pré-saison. Nos jeunes font un super job présentement et sans eux, on ne serait pas en haut du classement. »
Vendredi vous recevez Briançon que vous avez déjà rencontré il y a peu et vous les aviez battus chez eux. Comment faut-il aborder un tel match ?
« On va essayer de l’aborder mieux que là-bas parce qu’on n’avait pas commencé le match comme on l’aurait voulu. Je pense qu’on a eu beaucoup de chances de s’en tirer à la moitié du match sans trop de dégâts. C’est une bonne équipe. Ils ont fait une bonne prestation contre Grenoble dimanche (0-3). Avant ce match on avait une grosse semaine d’entraînement nous permettant de faire des corrections dans notre jeu. Mais ce qu’on veut c’est être prêts et ne pas répéter l’erreur qu’on a fait là-bas et qui aurait pu nous coûter le match. Je pense qu’avoir une semaine comme ça où on peut se reposer à la maison tout en travaillant chaque jour, ça peut nous faire du bien avant de match. »
Recueilli par Claude Canellas.