Mathias Arnaud : « J’ai toujours l’ambition de gagner ! »

Tu étais dans l’effectif Grenoblois depuis 3 saisons et demie. Pour quelle raison as-tu quitté le club Champion de France en titre ?

« C’est le club qui ne désirait pas me garder. Ils voulaient rajeunir l’effectif et ils ont donc intégré 2 jeunes issus du centre de formation. C’est la loi du sport »

Et il a fallu que tu te mettes sur le marché…

« En général les conditions salariales à Grenoble sont assez confortables par rapport au championnat et donc les clubs sont réticents à tenter d’engager des Grenoblois. En plus, tout le monde pensait que j’allais rester là-bas puisque j’avais un rôle assez important dans l’équipe, dans le vestiaire, sur la glace. Donc je n’ai pas eu trop de contacts. Mais une fois que je me suis mis sur le marché, j’ai commencé à avoir des appels d’autres clubs »

Pourquoi ton choix s’est-il porté sur Bordeaux ?

« Tout rentre en compte. Le projet sportif des Boxers est intéressant, il y a une patinoire de 3 300 places, il y a toujours du monde aux matchs, il y a de bons supporters. J’ai entendu dire que les bénévoles sont au top. On est donc dans une atmosphère qui me va et qui en gros reste dans la continuité de ce que j’ai connu à Grenoble. Et puis il y a la ville. Il ne faut pas se leurrer ! Meilleure ville d’Europe en 2017 ! Je connais Bordeaux. J’y ai fait une ou deux soirées. J’ai un ami d’Amiens qui y a emménagé il y a 3 ans. Chaque fois que je l’ai au téléphone, il me dit « Bordeaux, c’est fou comme ville », il ne m’en dit que du bien. C’est un cadre de vie un peu exceptionnel et c’est une grosse ville et avec ma femme on aime habiter dans les villes. Donc par rapport aux autres équipes, le cadre de vie, la ville, penchaient quand même bien en faveur de Bordeaux »

Tu rejoins les Boxers de Bordeaux, certes club du haut de tableau, mais qui n’a pas les moyens de Grenoble ou de Rouen. Qu’est-ce que tu attends de ton avenir dans cette équipe, quelle ambition as-tu ?

« Moi j’ai toujours l’ambition de gagner. Ça peut paraître prétentieux, ça ne l’est pas, mais ce n’est pas parce que j’ai tout gagné dans toutes les catégories jeunes et seniors, que je suis venu là en vacances. Je m’entends déjà bien avec les gars de l’équipe, on se parle. Mais avoir une belle ambiance c’est une chose, après il faut performer »

Quels sont les contacts que tu as eus avec le nouvel entraîneur Olivier Dimet ?

« On s’est parlé au téléphone, j’ai mangé avec lui. J’ai rencontré le préparateur physique, le responsable matériel, Stephan Tartari que je connais bien, les bénévoles, on a visité les installations, la patinoire, le vestiaire, la salle de musculation, j’ai pu prendre possession de mon appartement »

Connais-tu particulièrement certains joueurs bordelais ?

« Je connais Julien Guillaume et Julian Junca qui étaient avec moi à Grenoble. Je connais bien Jon Janil, Clément Fouquerel, Alexandre Mulle, Max Moisand. Je connais un peu François Paquin, j’ai un ami commun avec Jo Lessard. J’arrive dans un effectif dans lequel je vais être comme un poisson dans l’eau« 

Viens-tu avec l’idée de faire durer ta présence à Bordeaux au-delà des 2 années de contrat que tu as signé ?

« Ah oui. On ne sait jamais. À 32 ans, je n’ai jamais été aussi bien physiquement de ma vie. Peut-être que dans 2 ans je serai encore bien physiquement et on aura encore besoin de mes services, ou ce sera totalement l’inverse. Suivant ce qui se passe au fil de ces 2 années, si nous aimons la région, si on trouve un travail et une reconversion intéressante, je ne serai pas le dernier qui resterait sur Bordeaux. J’ai pas mal de copains qui faisaient du hockey à Bordeaux et qui y sont restés »

Tu as fait un championnat du monde avec les bleus en U18 il y a 15 ans et puis plus rien… Est-ce que tu as abandonné toute idée de remettre un pied en Équipe de France ?

« J’ai également été remplaçant en U20. Cela dit, cela fait quelques années que je n’y pense pas et c’est bien comme ça. Au début, j’ai eu un peu de rancœur mais j’ai tourné la page. Bien sûr si on m’appelait, je ne refuserai pas, mais bien sûr que je n’y compte pas« 

Recueilli par Claude Canellas

(Crédits Photos : Fabien Baldino)