Loïk Poudrier : « A Bordeaux, je me suis senti un peu comme une priorité »
Le Québécois Loïk Poudrier, après 3 saisons à Anglet où il vient de rendre une copie presque parfaite pour le retour de l’Hormadi dans l’élite, a décidé de rejoindre Bordeaux. Un parcours identique à celui de son père qui porta durant une décennie le maillot de l’Équipe de France !

Pourquoi quitter Anglet où tu viens de passer 3 saisons, et signer chez les Boxers de Bordeaux ?
« Ce qui m’a amené à signer à Bordeaux c’est l’engouement que les dirigeants du club ont mis pour moi dès le début. Je me suis senti un peu comme une priorité. Stéphan Tartari est entré en contact avec moi très tôt. J’ai aussi été séduit par le projet qu’ils veulent mettre en place. Personnellement, je pense aussi que pour ma carrière il fallait évoluer un peu. Je vise toujours l’Équipe de France et je pense que pour moi, venir à Bordeaux, de plus avec l’arrivée d’Olivier Dimet, c’est la meilleure chose. J’ai passé 3 belles années avec ma femme à Anglet. C’est grâce à ce club que j’ai retrouvé la confiance. Mais après la saison que j’ai vécu l’année dernière, j’avais besoin aussi d’un nouveau challenge, d’évoluer d’un point de vue hockey »
Dans ton esprit, Bordeaux c’est une marche au-dessus par rapport à Anglet, une nouvelle étape dans une carrière ?
« Je ne dirai pas que c’est une marche au-dessus d’Anglet parce qu’à l’Hormadi j’étais aussi dans de bonnes conditions pour évoluer. Mais à Bordeaux, on peut viser un Top 4, un Top 6 en saison régulière. Anglet a des objectifs différents aussi, mais c’est normal si on compare le budget des deux équipes »
Tu as eu d’autres propositions, mais tu as choisi Bordeaux. Pouvais-tu envisager d’aller ailleurs ?
« Mon statut de JFL (joueur formé localement) était très attractif pour d’autres équipes mais je ne voulais pas brûler les étapes et aller dans les plus grosses écuries du championnat. Pour moi Bordeaux c’est l’équilibre entre le temps de glace et les objectifs qui sont très suffisants »
La présence de ton coach à Anglet, Olivier Dimet, qui a succédé à Philippe Bozon à Bordeaux, a-t-elle pesé dans la balance ?
« Avoir un coach qui te connait, qui sait de quoi tu es capable, est un avantage. Cela va faciliter mon adaptation dans une nouvelle équipe. Mais ce n’est pas un facteur déterminant. Ce n’est pas parce qu’Olivier est venu à Bordeaux que j’ai décidé d’y aller aussi »
Olivier Dimet attend-il à Bordeaux quelque chose de différent de ta part de ce qu’il attendait de toi à l’Hormadi ?
« Différent ? Non. Il souhaite encore me faire évoluer. Depuis ma première année en France, j’ai beaucoup évolué sous ses ordres. Il sait quel joueur je suis. Il sait ce que je peux amener à l’équipe, que je suis un joueur qui se présente à chaque match, qui veut donner son corps pour l’équipe. Il sait de quoi je suis capable, il ne m’en demandera pas plus. Il veut seulement être sûr que j’évolue chaque jour sur la glace et en dehors de la glace »
Qu’attends-tu de la prochaine saison, dans un nouveau club, dans une autre ville ?
« Déjà j’ai hâte de commencer le 1er août pour la reprise avec ma nouvelle équipe. Je vais aussi prendre mes premiers repères dans la ville de Bordeaux. Je suis venu plusieurs fois, je connais la patinoire de Mériadeck pour y avoir évolué avec Anglet. Pour moi ce sont des nouveaux objectifs et il s’agit de prendre du plaisir, de faire une très belle saison avec les Boxers et d’aller le plus loin possible«
Pour l’instant, parmi les joueurs qui ont prolongé et dans ceux qui sont annoncés, en connais-tu certains ?
« J’ai évolué avec Victor Barbero à La Chaux-de-Fonds en Suisse. Il ne m’a dit que du bien de Bordeaux, qu’il y a un très bon vestiaire, une très belle ambiance, et j’ai hâte de rencontrer tous les joueurs »
Tu parlais de ton ambition vis-à-vis de l’Équipe de France. Cela me fait penser à ton père qui fut un pilier des Bleus. En passant par Anglet et maintenant Bordeaux est-ce que tu as décidé de faire le même parcours que ton père ? Et si c’est le cas va-t-on te retrouver un jour à Rouen comme lui ?
« Si je devais avoir une carrière comme celle de mon père, je signe tout de suite ! Ce sont des coïncidences. Quand je lui ai dit que j’avais signé à Bordeaux, il m’a dit « tu fais le même trajet que moi, sauf que moi je n’avais pas fait trois années en Suisse auparavant »
Parlons-en de ton passage en Suisse. Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté et dont tu te sers aujourd’hui ?
« Le hockey suisse m’a apporté beaucoup. J’ai touché du doigt la Ligue A, je l’avais à ma portée et je n’ai pu que caresser cet objectif-là. C’est mon seul regret. Mais j’ai beaucoup appris de ça. Le professionnalisme, l’engouement que le hockey a en Suisse, c’est quelque chose d’extraordinaire. Et pour ma fin de carrière j’essaierai peut-être d’y retourner. Mais pour l’instant je fais mon petit parcours en France, j’évolue chaque année et j’espère que ça va continuer »
Tu vas évidemment porter le n° 27 parce que c’était celui de ton père. Il n’y a pas de hasard…
« Exact. Tant qu’à faire comme mon père, autant le faire jusqu’au bout«
Ton frère Pierre-Maxime a disputé sa première saison en France à Amiens, un club que les Boxers de Bordeaux connaissent bien… Aimerais-tu un jour jouer à ses côtés ?
« Si la possibilité se présentait, ce serait le top. Mais on a déjà joué dans la même équipe en juniors durant une demi-année. On a habité ensemble. Chez les professionnels ce serait encore quelque chose de plaisant. Ca éviterait aux parents de se promener entre deux matchs le même soir«
Recueilli par Claude Canellas