Le début de saison vu par Philippe Bozon
Après la 5e Journée de Saxoprint Ligue Magnus qui s’est soldée par une défaite à domicile décevante face à Lyon Vendredi soir, le coach Philippe Bozon tire les premiers enseignements du début de saison de son équipe « encore en rodage » et ne cache pas ses ambitions pour un club où il dit se sentir très bien et auquel il est lié pour encore deux saisons.
Ce match difficile face à Lyon Vendredi soir qui se solde par une défaite logique, comment l’expliques-tu ? Est-ce un problème physique, mental ?
Philippe Bozon : Il y a eu plusieurs problèmes. On a senti certains joueurs accuser le coup après une semaine à quatre matchs si on englobe le match à Rouen avec des déplacements lointains à Strasbourg notamment. On n’était peut-être pas aussi frais et en plus face à une telle équipe qui attend et joue en contre, il ne faut pas perdre le puck. On est une équipe qui aime faire du jeu, on ne veut pas se débarrasser du puck chez nous, ce n’est pas notre identité mais il y a certains matchs où il faut accepter de jouer plus simple et d’envoyer des pucks au fond. Et ça on a eu du mal à le faire notamment au début quand ça n’allait pas bien et c’est nous qui avons procuré beaucoup d’offensives à Lyon par nos pertes de puck dans des zones importantes. Il faut que ce match serve pour l’avenir quand on rencontrera ce genre d’adversaire.
Après 5 matchs, quel premier bilan tires-tu de ce début de saison ?
Il est un peu tôt pour faire un bilan. On a en règle générale joué d’assez bons matchs. On n’a, à mon avis, pas assez concrétisé sur les matchs à la maison, ce qui a fait défaut, et je pense qu’on pourrait avoir une victoire de plus. On est invaincus à l’extérieur pour l’instant. On est encore en rodage.
Quels enseignements retires-tu de ce début de championnat au niveau de la Ligue ?
On n’a vu que cinq adversaires mais on s’attend à ce que ce soit beaucoup plus équilibré que l’année passée mais on n’a pas eu besoin de ces 5 matchs pour le savoir. En scrutant les effectifs et les recrues de chacun on pouvait déjà constater que tout le monde s’était bien renforcé. Les équipes qui étaient derrière la quatrième place l’année dernière ont haussé leur niveau et ce sera beaucoup plus compliqué et beaucoup plus serré.
Quels sont les points positifs et négatifs de ton équipe depuis le début du championnat ?
Dans les points positifs, je pense qu’on a beaucoup plus de vitesse dans notre jeu, on a des joueurs beaucoup plus rapides, je pense qu’on est plus solide dans plusieurs compartiments, on a plus de mobilité défensivement pour sortir le puck de la zone, on a plus de caractère. Sur ce qu’il y a à améliorer, c’est la concrétisation. Je pense qu’à la maison contre Gap (2-4) on ne fait pas un mauvais match mais on ne marque pas les buts alors qu’on a beaucoup d’occasions. Et puis contre Lyon (1-4), même si ce n’est pas notre meilleur match, quand on a égalisé à 1-1 on a eu trois occasions quasi cage vide en power play pour faire 2-1 et le tournant il est là. On n’a pas scoré et on fait une erreur individuelle juste derrière. On peut donc améliorer la concrétisation à la maison en tout cas, parce qu’à l’extérieur ça a plutôt bien marché.
Comment expliques-tu justement que cette équipe qui marque beaucoup à l’extérieur a plus de difficultés à domicile ?
D’abord la qualité des adversaires qui sont venus à la maison et la qualité des gardiens de buts. Celui de Gap a fait une grosse performance chez nous. Et en plus 18 shoots ont été bloqués par les joueurs, ce qui est énorme ! Il faut donner aussi un peu de crédit à l’adversaire. Et pour Lyon, leur gardien a également bien joué, a fait les arrêts qu’il fallait surtout quand on revenait dans le match en troisième période. Et puis avec les déplacements qu’on a à faire, on peut avoir des degrés de fatigue différents et un peu moins de lucidité dans les derniers gestes.
L’effectif de cette saison correspond-il dans sa composition à ce que tu souhaitais améliorer par rapport à la saison dernière ?
Oui. On a recherché à avoir plus de vitesse, je pense qu’on l’a. On a fait venir des joueurs comme Sauvé, Jaatinen, André, McEachen qui amènent de la vitesse. On voulait plus de caractère, des joueurs comme Labelle nous en amène sur la glace et dans le vestiaire aussi. Mais il y a d’autres joueurs de caractère dans cette équipe. Et puis on voulait améliorer le jeu en supériorité numérique et même si face à Lyon ça n’a pas fonctionné au niveau de la concrétisation, on a quand même eu de grosses occasions notamment lors des deux power play en troisième tiers et on aurait du marquer. En supériorité numérique, McEachen est très important, et Hughesman est très intelligent comme joueur dans ces situations-là. On est content des améliorations qu’on a amené. Mais toutes les équipes, comme je l’ai déjà dit, ont progressé et il faudra chaque soir être présent parce que tous les matchs vont être compliqué.
Avec une telle équipe, quelles sont les ambitions des Boxers cette saison ?
L’objectif du club c’est toujours d’avancer en progressant, de s’améliorer dans la qualité de notre encadrement, de ce qu’on fait en dehors pour améliorer les joueurs, et on veut franchir des étapes au niveau des résultats. On veut rester parmi les équipes du haut du classement. Un titre, c’est un objectif pour le club, cette année ou dans les deux ou trois prochaines années.
Sur le plan personnel, tu as débuté la saison avec une sanction de deux matchs de suspension. Comment as-tu vécu le fait de ne pas être sur le banc ?
En fait, on pense que je n’étais pas là, mais j’étais bien présent… (rires)
Tu as levé l’option d’une année supplémentaire qui figurait dans ton contrat avec les Boxers ce qui fait que tu es sous contrat jusqu’à la fin de la saison prochaine. Qu’est-ce qui t’a amené à le faire ?
Tout comme quand je suis arrivé, l’important pour moi c’est de pouvoir travailler dans les meilleures conditions possibles. L’année dernière ça s’est bien passé et puis on est avec un groupe de dirigeants et d’encadrement où règne une très bonne entente. Je suis dans de très bonnes conditions ici et je pense que tout est réuni pour qu’on construise à Bordeaux une vraie place forte du hockey et pour franchir les marches supérieures. Et c’est pourquoi il n’y a pas eu de problème pour continuer l’aventure.
Au-delà du club, voilà plus d’un an que tu es arrivé à Bordeaux. Comment te sens-tu dans cette ville, dans cette région ?
C’est une région magnifique. Moi je vis dans une belle région aussi, le sud-est, mais je préfère la région de Bordeaux où tout est plus nature. La Côte d’Azur, c’est maintenant très bétonné. Ici, à Bordeaux, on est vite dans la nature, il y a des endroits magnifiques et je m’y sens très bien.
Merci Philippe !