Kevin Spinozzi : « Nous la voulions, cette victoire ! »
Kevin Spinozzi : « Nous la voulions, cette victoire ! »
Malgré deux nouveaux blessés dans l’effectif ramené du double déplacement à Chamonix et Mulhouse, Alexandre Mulle (ligaments croisés d’un genou) et François Paquin (blessure à l’épaule), les Boxers de Bordeaux sont parvenus à vaincre vendredi soir l’ogre grenoblois (3-2) dans une patinoire pleine à craquer et en feu (3 312 spectateurs). Mais il a fallu attendre le verdict d’une interminable séance de tirs au but (11 tirs) avec comme un symbole de la confiance faite aux jeunes, Vince Tartari qui a ouvert le bal et inscrit le premier penalty de la série ! Clément Fouquerel, auteur d’un match XXL, s’est encore une fois distingué dans cet ultime exercice ! Kevin Spinozzi, lui aussi auteur d’un début de saison remarquable et d’un superbe but contre les Brûleurs de Loups, reconnaît que c’était un match « vraiment spécial » et que finalement l’équipe solidaire comme jamais, a cru en ses chances jusqu’au bout. Entretien avec le défenseur québécois…
Dans des conditions difficiles, avec un effectif réduit par les absences et pas des moindres (Austin Fyten, Loïk Poudrier, Alexandre Mulle et François Paquin), vous avez battu Grenoble, vous avez infligé sa quatrième défaite de la saison en 16 matchs aux Brûleurs de Loups de Grenoble, leaders incontestés de la Synerglace Ligue Magnus ! Quelle est ton analyse de cette performance ?
« Nous savions que ce match ne serait pas facile. Mais nous savions aussi en même temps que si nous jouions notre système, si nous jouions de la bonne manière, ça pouvait être possible. Nous savions que si les Grenoblois ne marquaient pas rapidement, ce serait plus dur pour eux sur le plan mental. Il fallait que nous contrôlions le match le plus longtemps possible et que nous capitalisions sur nos chances. Ce fut long avec les tirs au but mais globalement nous avons vraiment joué un gros math en équipe et nos jeunes joueurs ont été à la hauteur. Nous la voulions cette victoire. Nous avions pris un 8-0 chez eux et nous voulions absolument notre revanche. Ce match était vraiment spécial ! »
Est-ce une fierté pour toi d’avoir battu Grenoble dans ces conditions ?
« Pour moi, ce qui est important c’est de gagner les matchs, que ce soit Grenoble ou une autre équipe. Avec l’équipe que nous avons, il faut rentrer sur la glace en pensant que nous allons lesgagner. Contre Grenoble, nous avons fait ça, même si c’était très difficile. Beaucoup de monde pensait que ce n’était pas possible de gagner avec l’effectif que nous avions au début du match. Mais nous sommes restés très positifs, nous nous sommes encouragés. Il n’y avait aucun doute sur le banc. Quand nous avons marqué le deuxième but pour l’égalisation, tout le monde était heureux sur le banc et prêt à aller chercher le troisième but. Chacun s’est battu pour l’autre pour aller chercher la victoire ».
Pas de temps pour savourer trop longtemps ce succès, il faut déjà se tourner vers le match de mardi à Anglet et le lendemain à Valenciennes en 8èmes de finale de Coupe de France. Avec les blessures et le rythme actuel du calendrier, cela ne va-t-il pas être difficile ?
« Nous allons encore faire un long voyage pour ces deux matchs. Mais nous avons un bon préparateur physique ! Nous sommes en forme. Nous pouvons jouer deux matchs en deux soirs, trois matchs en trois soirs. Cette semaine nous venons de terminer trois matchs en over time, deux aux penaltys. C’est beaucoup de hockey mais nous sommes encore en forme. Ces deux matchs sont importants. A Anglet, c’est un derby et ici ce match a un goût particulier, et puis la Coupe de France c’est important pour l’équipe et plus particulièrement pour les joueurs français. »
Tu es arrivé en début de saison des Etats-Unis (Rush City en ECHL) au sein d’un effectif rajeuni Comment te sens-tu dans cette équipe des Boxers de Bordeaux ?
« Je me sens bien. J’ai une bonne relation avec tout le monde. Et puis les jeunes jouent de la bonne manière et continuent à se développer. C’est facile dans ces conditions d’aller sur la glace et de tout donner pour ses coéquipiers. »
Tu connais bien la France (reparti au Canada à l’âge de 15 ans après avoir joué en U18 Elite avec les Gothiques d’Amiens). Tu as choisi d’y revenir avec l’objectif d’obtenir ta naturalisation française dans deux ans (son père Franck est né en France et entraîne aujourd’hui les Remparts de Tours) et de rejoindre l’équipe de France…
« Exactement. C’est un projet de deux ans, c’est mon but, mais je ne pense pas à ça en ce moment. Aujourd’hui je me fixe comme objectif personnel d’aider Bordeaux à gagner, le plus que je peux. »
Recueilli par Claude Canellas