Julien Guillaume : « À Bordeaux je me sens comme chez moi ! »

Après une saison pleine où il a affiché des progrès indéniables récompensés par un premier en stage avec l’Équipe de France, Julien Guillaume, 23 ans à la fin du mois d’Avril, a décidé de prolonger pour une quatrième année avec les Boxers de Bordeaux où il se sent apparemment comme un poisson dans l’eau.

Qu’est-ce qui t’a conduit à prolonger ton contrat avec les Boxers de Bordeaux ?

« Tout d’abord, le fait que le club comptait sur moi pour la saison prochaine était un premier pas important. Ensuite, j’ai eu un très bon feeling avec le coach quand je l’ai rencontré, quand je l’ai eu au téléphone. Il m’a expliqué son projet, ce qu’il voyait pour moi et les attentes qu’il avait sportivement. C’est pour cela que je me suis entretenu ensuite avec les dirigeants et qu’on a trouvé un accord pour une saison supplémentaire »

Au-delà de tout ça, finalement les Boxers de Bordeaux, c’est devenu un peu ton club et il ne fallait peut-être pas grand-chose pour toi pour que tu poursuives…

« C’est sûr, et je me suis engagé pour ma quatrième année. C’est un club et une ville que je connais bien, un endroit où j’ai mes repères, où j’ai toujours apprécié vivre et travailler. C’est vrai que ça pousse à continuer et à avoir une stabilité dans un club et dans une patinoire où je me sens bien, avec de très bons supporters, un bon groupe même si l’effectif a changé tous les ans, un encadrement technique, médical, de qualité et une direction avec laquelle je me suis toujours bien entendu. C’est l’équipe pour laquelle j’ai joué le plus de temps dans ma vie. Donc petit à petit je me sens comme chez moi« 

Tu as fait de grands progrès cette dernière saison…

« Cela vient aussi du staff technique qui m’a donné beaucoup plus de responsabilités cette année. J’ai un temps de jeu qui a pas mal augmenté et j’ai fait les efforts nécessaires pour l’obtenir. Je pense que j’ai fait des progrès tant physiquement que tactiquement. C’est le cheminement que voulait Philippe Bozon quand il m’a fait venir à Bordeaux. Il savait que je pouvais encore progresser. Mais ça a été aussi une saison pleine parce que je n’ai pas eu de blessure, je n’ai pas été malade. Les deux premières saisons j’ai eu des petits pépins qui m’ont tenu éloigné de la patinoire. C’était un peu plus dur pour avoir des responsabilités que lors de la saison qui vient de s’écouler »

D’autant qu’il fallait que tu fasses ta place, que tu ne l’avais pas naturellement…

« De toute façon, dans toutes les équipes, dans tous les groupes, il y a toujours une place à se faire avec plus ou moins de responsabilité mais, en tant que compétiteur, on veut en avoir le plus possible. Alors, tous les jours, à l’entraînement et en match, on donne le meilleur de soi-même pour essayer d’obtenir que le coach nous fasse de plus en plus confiance. Et c’est vrai que j’ai eu des périodes où ça s’est bien passé cette saison, où le coach m’a donné la confiance nécessaire pour que je me développe encore et encore. C’est effectivement une saison au cours de laquelle j’ai beaucoup progressé et beaucoup appris »

Est-ce que tu sens que tu as encore une marge de progression devant toi ? Sais-tu dans quel domaine tu peux encore progresser, parce qu’il ne faut pas oublier que tu es encore un jeune joueur ?

« Je suis encore un jeune joueur et j’ai des progrès à faire dans quasiment tous les compartiments du jeu. Je crois qu’il y a deux points qui vont être très importants. Il faut que je continue à me développer physiquement. Aujourd’hui, pour jouer au hockey il faut avoir un physique important, il faut être fort, patiner vite, être capable de faire des mises en échec. Il va falloir que je travaille fort cet été pour arriver en pleine forme au camp de la prochaine saison, début Août. Je sais que techniquement, sur la glace, il va falloir que je fasse des progrès dans plusieurs compartiments du jeu. Je sais qu’il faut que je m’améliore dans la zone offensive pour créer plus d’opportunités pour mes partenaires, essayer de marquer toujours plus, d’avoir encore plus cette idée de vouloir marquer, et d’être un tueur devant la cage »

Depuis ton arrivée, des joueurs t’ont-ils apporté des conseils qui t’ont aidé pour atteindre le niveau auquel tu es ?

« Je pense qu’au cours des 3 dernières années on a eu des groupes avec des mecs qui ont de gros CV, ont joué dans de très bonnes ligues, et j’apprends petit à petit avec un peu tout le monde. Cette année, j’ai pas mal discuté avec Tanner Glass. On a évoqué des petits détails. On a l’impression que ce n’est rien mais c’est ça qui fait la différence entre quelqu’un qui joue en NHL et quelqu’un qui évolue en Ligue Magnus. J’ai essayé de mettre en pratique ses conseils. Mais il y a du bon à prendre chez chacun. Je suis quelqu’un qui est à l’écoute de ses partenaires et je pense que toute critique positive est bonne à prendre. C’est toujours bon pour le développement surtout chez un jeune joueur que je suis même si ça ne va pas être le cas longtemps »

Ce statut que tu as gagné cette saison t’a valu d’être appelé pour la première fois en Équipe de France pour participer à un stage…

« A la fin de la saison j’étais très content quand Philippe (Bozon) m’a dit qu’il fallait que je continue de travailler même si la saison était terminée, parce que j’avais peut-être la possibilité d’être appelé pour faire un stage avec l’Équipe de France A, ce qui est une fierté personnelle. C’est toujours une expérience vraiment agréable à vivre, avec 2 matchs contre la Russie. L’avantage est que le coach me connaissait pour m’avoir vu travailler toute la saison, savait quel genre de joueur je suis, ce qui m’a permis d’avoir un peu moins de la pression que pouvaient avoir certains autres. C’était pour moi une sorte de consécration de cette saison réussie mais je sais qu’il me reste encore à faire de gros progrès pour pouvoir retrouver plus durablement l’Équipe de France et espérer, pourquoi pas, faire les championnats du monde« 

C’est aujourd’hui ton ambition…

« Oui, bien sûr, je ne me suis jamais caché que c’était une ambition, même les années précédentes où ça a été un peu plus compliqué à cause des blessures et des maladies. J’ai connu l’Équipe de France chez les jeunes, comme tout compétiteur j’ai maintenant l’objectif de la retrouver chez les seniors mais ça passe par des performances en club. Donc il va falloir faire une grosse saison pour espérer être appelé pour un stage, voire plus »

Revenons sur la saison des Boxers de Bordeaux. Être éliminé lors du match 7 des quarts de finale par Amiens, 3ème de la saison régulière derrière Rouen et Grenoble, est-ce une déception ou est-ce finalement une bonne performance ?

« C’est une déception parce qu’on savait tous dans l’équipe la qualité qu’il y avait dans notre vestiaire. On voulait tous s’offrir une demi-finale contre Rouen, l’ogre de la saison. On savait qu’on avait bien joué contre les grosses équipes, qu’on avait fait du mal à Grenoble et qu’on n’avait pas rendu la tâche facile à Rouen durant toute la saison. On voulait vraiment aller chercher cette demi-finale parce qu’on savait qu’après la saison régulière, tout pouvait se passer, que les playoffs c’est un autre championnat, que les matchs sont durs à jouer, qu’on était une équipe vraiment pas facile à jouer. On était tous déçus de ce résultat parce qu’en étant 6èmes de la saison régulière on savait qu’on n’était pas forcément à notre place. Face à Amiens le match 6 à la maison était notre plus grosse chance de passer mais je pense qu’on n’a pas bien négocié ce match-là »

Pour la saison prochaine, comment l’imagines-tu ?

« Je suis quelqu’un d’ambitieux et quand je suis venu à Bordeaux il y a 3  ans c’était pour être dans une équipe qui voulait jouer le haut du tableau. J’ai l’ambition de très bien figurer, de faire une très bonne saison. Après, on ne va pas dire qu’on va jouer le titre. Je pense qu’il va y avoir un moment d’acclimatation. Il y a un nouveau staff, une nouvelle méthode de travail. Il y a déjà un bon noyau de joueurs qui ont resigné, d’autres qui vont peut-être le faire, ce qui veut dire qu’on a gardé un peu l’identité qu’on avait. C’est une très bonne chose. Et on a déjà des joueurs de talent qui ont signé comme Robin Colomban que je connais très bien et qui va beaucoup nous apporter, et je pense que Loïk Poudrier va nous faire du bien sur pas mal de choses car on a vu qu’il a fait une très bonne saison avec Anglet. C’est donc une équipe ambitieuse qui se dessine pour l’année prochaine« 

Propos recueillis par Claude Canellas