Hugo Gallet, le hockey rien que le hockey !

Natif d’Amiens, Hugo Gallet, s’il a débuté par le roller hockey, a tout consacré ou presque au hockey sur glace depuis qu’il s’est engagé chez les Gothiques, dont son père était un fidèle supporter. « J’ai commencé le hockey à 3 ans et demi. Je me souviens que j’adorais jouer avec mon père en rollers à côté de chez moi. On a passé des heures et des heures dehors et puis tous les dimanches matin on allait patiner sur la glace au Coliséum en séance publique. À ce moment-là on ne se pose pas trop de question. Jusqu’à 13-14 ans c’était juste pour le plaisir, pas pour en faire un métier. C’est venu petit à petit. C’est quand on est en Équipe de France et qu’on voit qu’on fait la différence avec certains joueurs que ça commence à devenir sérieux« , raconte le n°8 des Boxers de Bordeaux.

Malgré sa passion pour le hockey, son père lui a « toujours laissé le choix. J’ai eu des moments difficiles où j’ai pensé arrêter, mais il ne m’a jamais mis la pression. C’est bien moi qui ait voulu en faire. En fait pour moi rien n’arrive à la cheville du hockey ! J’en adore l’esprit, l’effort qu’on a à produire et je ne me vois pas aujourd’hui me lever le matin pour faire quoi que ce soit d’autre que du hockey même si à l’école j’aurais sans doute pu faire beaucoup de choses aussi« , avoue-t-il. Il a bien sûr quelques intérêts pour d’autre activités que son sport, parmi lesquelles les séries télé qu’il regarde encore avec beaucoup d’envie sur la plate-forme Netflix, en bon casanier qu’il avoue être. « J’aime aussi bien lire, surtout les thrillers. Harlan Coben est mon auteur préféré. J’aime aussi les livres de sport et tout ce qui traite de la finance« , raconte-t-il.

Hugo Gallet qui est un garçon qui sait ce qu’il veut, avait aussi quelques atomes crochus avec les études. « J’étais plutôt un bon élève, assez calme, assidu. J’ai des aptitudes qui font que c’était plus facile pour moi que pour d’autres, mais j’ai toujours fait ce qu’il fallait faire pour y arriver« , reconnaît le Picard, qui a connu un parcours scolaire classique avant d’entrer au collège pour une 6ème bilingue Allemand-Anglais tout en assurant ses entraînements de hockey trois à quatre fois par semaine. « Je n’ai pas voulu rejoindre le sport-études à Amiens. Du coup, je dois beaucoup à mes parents et à mes grands-parents qui sont venus me chercher tous les soirs durant trois ans alors que j’habitais en campagne pour me conduire à l’entraînement« . Finalement Hugo Gallet est entré au sport-études alors qu’il attaquait sa seconde dans un lycée privée. Deux ans plus tard, après sa 1ère S, il décidait de franchir un pas important en partant aux États-Unis pour engranger de l’expérience en NAHL (North Amrican Hockey League, ligue junior) avec les Bruins d’Austin puis les Magicians du Minnesota.

« Je suis entré dans une école catholique pour apprendre l’anglais. J’avais 17 ans. Les 3 premiers mois ont été extrêmement durs. J’ai failli arrêter. Puis je suis revenu en France à Noël alors que j’étais blessé. Je suis resté chez moi durant un mois et on a pu en discuter. Ça m’a permis de comparer ce que j’aurais en France en revenant et ce que j’avais aux États-Unis et j’ai fait le choix de repartir. Je ne le regrette pas« , reconnaît-il. Il allait parvenir à allier avec succès études et hockey, préparant 2 bacs, le Français et l’Américain. Comme il avait entretenu de bons rapports avec ses profs en France, il est parti avec des classeurs de cours de terminale sous les bras complétés par des cours particuliers quand il est revenu durant un mois en fin d’année, et a décidé pour son bac français de ne faire que les matières scientifiques, l’anglais et le sport la première année puis la LV2, l’histoire et la philo l’année suivante. Le jeune défenseur a aussi depuis 2 ans commencé une fac d’éco.

« Après ces 2 années aux États-Unis, je voyais que j’avais du mal à passer le step et comme mon frère Jules (aujourd’hui pro à Marseille après être passé par Gap) jouait en juniors depuis un an et que ça se passait bien pour lui, que ça lui plaisait, j’ai décidé d’aller en Finlande. J’ai fait 2 ans en juniors, peut-être les 2 meilleures années pour moi en termes de progression. Et ça a payé en allant en Équipe de France. J’ai toujours été en Équipe de France depuis les catégories les plus jeunes. Ils ne m’ont pas perdu de vue. J’ai eu la chance que le sélectionneur de l’époque, Dave Henderson, était d’Amiens.  Et lui me connaissait depuis mes débuts, il m’a vu grandir, il connaît ma famille, donc il m’a donné ma chance parce que j’étais un bon joueur en U20 et qu’il voulait voir où j’en étais. C’est surprenant, mais il faut voir comment ça joue en Finlande que ce soit en juniors, en U18, en U20. Ça joue moins physique parce que ce sont des adolescents mais ça joue vite, intense, technique« , selon Hugo Gallet.

Le défenseur bordelais qui a été appelé pour la première en Équipe de France sénior pour participer au dernier championnat du monde a eu des contacts en République Tchèque et a rejoint le club du Dynamo Pardubice. « J’avais fait la préparation, je m’étais battu chaque jour pour avoir ma place et je croyais que c’était bon. Ce fut une déception d’être libéré, mais j’ai pu rapidement rebondir à Bordeaux. C’est Julien Guillaume avec lequel j’ai joué à Amiens qui a parlé de moi à Philippe Bozon que j’avais eu comme coach de l’Équipe de France U20. C’est donc le premier que j’ai appelé et ça a tout de suite fonctionné. Je pensais que c’était le club le plus honnête, qui me donnerait ma chance, où je me sentirais le mieux. En plus Philippe venait d’être nommé en Équipe de France et ça a pesé dans la balance aussi. Et aujourd’hui je ne regrette pas mon choix« , reconnaît-il.

Hugo Gallet avoue qu’il n’a eu aucun problème d’adaptation depuis son arrivée à Bordeaux, séduit par la patinoire Mériadeck et son public qui « donne envie de jouer ici, de s’arracher » et qui se trouve bien dans un groupe où règne « une super ambiance« . « Je suis assez calme et quand j’arrive dans une nouvelle équipe, au début je reste un peu en arrière et je regarde comment ça se passe. J’ai appris à connaître doucement les joueurs, l’organisation et ça se passe très bien. Bien sûr, la pénalité de 9 points pèse sur notre classement mais il y a aussi notre performance qui n’est pas assez élevée pour l’instant. Il y a du travail encore. Mais on a du cœur, des travailleurs et j’y crois« , souligne le joueur des Boxers qui n’a pas beaucoup eu le temps de profiter de la ville puisqu’il habitait trop loin mais il se rattrape depuis quelques semaines ayant aménagé dans le centre-ville. « C’est Bordeaux quoi ! C’est super beau, il y a beaucoup de choses à faire. Je suis aussi allé au Cap-Ferret en début de saison. Ma mère est venue au mois d’Octobre et on est allés à Arcachon et à la Dune du Pilat sur une journée« , souligne Hugo Gallet qui vit seul, sa « copine » poursuivant ses études, et reste concentré sur le hockey.

« J’ai des objectifs personnels que j’ai envie d’atteindre. Dans ma tête, tout est fait pour le hockey. Je sais que certains pensent que je suis parfois trop concentré, que je ne me laisse pas assez vivre mais c’est comme ça que je vois les choses. Le jour où j’en aurai mare, j’arrêterai. Mais pour l’instant j’ai envie de me donner toutes les chances de réussir dans ce que j’aime et on verra où ça nous mènera« , assure l’international. « Mon objectif premier n’est pas de rester en France sur le long terme. Si je dois rester 2, 3 ans à Bordeaux, je ne suis pas contre. Je prends étape par étape. Mais je suis ambitieux, exigeant avec moi-même. Je sais ce que je suis capable de faire quand je suis à mon meilleur niveau et forcément que j’ai envie d’être la meilleure version du joueur de hockey que je peux être. Alors, oui, j’ai un plan de carrière, il est dans ma tête. Oui, je veux être un membre important de l’Équipe de France, je veux visiter le maximum de gros championnats« , conclut-il.

C.C.