Gabriel Desjardins : « J’ai hâte d’arriver à Bordeaux ! »
Avec le Québécois Gabriel Desjardins, c’est un attaquant de haut vol qui va faire peser le danger sur les cages adverses que les Boxers de Bordeaux ont recruté. Entretien avec un joueur impatient de poser ses valises à Mériadeck.
Pour faire un peu connaissance, peux-tu nous dire en quelques mots quel a été ton parcours en amateur ?
« La passion est venue de mon père, qui était un bon joueur amateur. Dès mon plus jeune âge, j’aimais aller jouer l’hiver sur les patinoires dans la rue. Et, depuis, j’ai peu à peu gravi tous les échelons dans toutes les catégories d’âge avec les Jeunes Sportifs de Hochelaga puis les Prédateurs de Montréal où j’ai côtoyé Marc-André Lévesque, et en Ligue de Hockey Junior Majeur de Québec (LHJMQ) avec Halifax avant de passer professionnel »
A quel âge es-tu devenu professionnel et quel a été ton parcours avant de signer aux Boxers de Bordeaux ?
« J’avais 20 ans. J’ai commencé avec les Monsters de Lake Erie, le club-école de l’Avalanche du Colorado qui évolue en AHL (antichambre de la NHL). J’ai joué 9 matchs et je me suis blessé. Je n’ai plus joué de la saison. J’ai ensuite joué en ECHL chez les Everblades de Floride et les Komets de Fort Wayne et j’ai aussi eu l’opportunité de jouer avec les Checkers de Charlotte en AHL »
Et c’est donc en 2018 que tu as décidé de traverser l’Atlantique et de rejoindre la Suède… Pourquoi ce choix ?
« Quand tu es jeune, que tu vas aux Etats-Unis, tu as toujours l’espoir de jouer en NHL. J’ai pensé que mes chances d’y parvenir, à l’âge que j’avais, étaient un peu plus minces. A ce moment-là, aller en Europe, est plus enrichissant sur le plan sportif et pour la famille. J’avais pris des renseignements et je me suis dit : pourquoi ne pas aller en Suède ? Je m’étais blessé en phase finale d’ECHL, mais, au lieu de prendre mon temps avec cette blessure, j’ai continué à m’entraîner. Et en Suède (à Västervik, en Allsvenskan, 2ème niveau), j’ai continué à jouer avec cette blessure. Et après quelques matchs, j’ai dû arrêter. Ma saison a été perturbée et j’ai dû quitter la Suède en cours de saison pour rejoindre le Danemark voisin (à Søndersjyske, en Metal Ligaen). L’avantage, c’est que ma fiancée étant avec moi en Suède, c’était intéressant sur le plan géographique pour déménager. Le Danemark, c’est un bon championnat. On a joué la finale. J’ai bien aimé mon aventure d’une demie année »
Après cette demi-saison Danoise, tu as signé en KHL et tu t’es retrouvé dans le championnat VHL…
« J’ai effectivement signé un contrat à deux volets en KHL avec le Red Star Kunlun à Pékin et j’ai finalement joué en VHL (deuxième niveau après la KHL) avec l’ORG de Pékin. Mais au bout de 4 matchs, je me suis blessé. Puis j’ai joué encore 3 « games », mais je n’avais aucune force. On a donc vu un spécialiste qui a diagnostiqué une rupture des ligaments croisé du genou droit. J’ai été opéré à Pékin début Janvier par un des spécialistes Chinois de ce type d’opération. Ça s’est très bien passé. Et j’ai pu repartir au Québec avant la fermeture de la ville en raison du Covid-19. Ça s’est joué à 4 jours près ! »
Et au Québec tu as pu faire ta convalescence et ta préparation dans les meilleures conditions…
« Tout à fait. J’ai repris le patinage il y a quelques temps. J’avais repris un peu plus tôt mais, avec le Covid, il a fallu que je prenne mon mal en patience. Et ça va très bien. Depuis mon opération, je n’ai pris qu’une semaine de vacances. Tout le reste du temps, j’ai travaillé en hors glace pour revenir à ma meilleure forme. Je suis quelqu’un de très exigeant avec moi-même et je ne pense jamais avoir atteint le maximum. Mon genou est parfaitement guéri, mais il faut maintenant patiner. Je pense pouvoir retrouver dès les premiers matchs avec les Boxers le niveau qui était le mien avant ma blessure«
Justement, qu’est-ce qui t’a décidé à signer avec les Boxers de Bordeaux ?
« J’ai eu un très bon contact avec Stéphan (Tartari). J’ai eu de très bons renseignements sur les fans du club, sur l’organisation, et j’ai trouvé que c’était une belle opportunité sportive pour retrouver la confiance que j’avais perdu ces dernières années avec mes blessures. Je pense qu’on va avoir une bonne équipe travailleuse, avec de bons joueurs et c’est pour cela que j’ai hâte d’arriver à Bordeaux. En plus, ma femme est enceinte de mon premier enfant. La naissance est prévue pour le 5 octobre. Il naîtra au Québec, car c’est compliqué avec le Covid-19, mais après ils me rejoindront à Bordeaux. Avec ma femme, on en a parlé, on s’est dit que venir en France serait une belle aventure et avec la naissance de notre enfant, on s’est dit que ce serait plus confortable avec des médecins qui parlent français si on a des problèmes avec le bébé. En Suède ou en Chine, ça aurait été plus compliqué. C’est pourquoi pour nous, sur tous les plans, Bordeaux était une très belle option«
Recueilli par Claude Canellas