Clément Fouquerel : « Un bon match de reprise »

Après des semaines de galère dues à deux blessures consécutives, Clément Fouquerel revenu d’un stage avec l’équipe de France, a tenu son rang dans la cage bordelaise mardi soir en blanchissant Briançon (6-0). De bon augure pour lui et pour l’équipe à laquelle il reste cinq matchs de saison régulière pour se qualifier pour les playoffs et tenter de conserver la cinquième place actuelle. Le portier bordelais dans cet entretien, dit que l’objectif est de terminer la saison « de la meilleure des façons » pour attaquer les playoffs avec des certitudes. IL revient également sur ses blessures, le recrutement de Samu Perhonen, et le départ de Gaëtan Richard…

Clément, que retenir de ce large succès sur Briançon ?

Clément Fouquerel : « Je pense que nous avons fait un match d’équipe. Chacun a joué pour les autres. Nous avons vu qu’offensivement, comme a dit le coach, nous avons essayé de faire des jeux, de scorer. Nous nous sommes assez vite mis à l’abri. Bien sûr, Briançon loupe une cage vide dans la première minute mais dans l’ensemble, nous avons très bien joué offensivement, nous sommes allés très vite vers l’avant. Briançon a un peu joué sur les contres et c’est là que nous nous sommes fait un peu peur, sur leurs rushs où ils ont eu quelques chances. Mais dans l’ensemble, nous avons fait un bon match défensif et c’est de bon augure pour la suite. Alors que les gars n’ont pas joué depuis deux semaines, je pense que c’était un bon match de reprise. »

Prochain objectif, le match à Amiens vendredi contre un adversaire engagé dans la course aux playoffs…

« Nous savons qu’au Coliseum, ce n’est jamais facile. Amiens essaye de sauver sa peau pour se qualifier en playoffs. Ça va être un match très intense, très dur. Comme tous les matchs. Il faut se présenter de la meilleure des façons et aller chercher les points. Nous avons pris les 3 points contre Briançon, c’est le plus important. Nous voulons nous qualifier en playoffs et à la meilleure place possible, mais il faut aussi bien jouer. Nous voulons arriver en playoffs avec des certitudes ! Depuis un moment, ça joue bien, ça joue en équipe, et il n’y a plus qu’à finir cette saison régulière de la meilleure des façons. Mais nous en sommes encore loin. »

Tu vis une saison un peu particulière puisque tu as passé une bonne partie de ton temps à te soigner. Cela t’est-il déjà arrivé ?

« Lors de ma première saison à Bordeaux j’ai vécu un peu la même chose. Mais c’est vrai que cette année est très difficile parce que j’ai repris la saison en ayant des petits soucis à la hanche, j’ai dû me faire infiltrer. Malgré tout j’ai fait un bon début de saison, j’étais content de ce que je faisais. Et malheureusement, j’ai subi une commotion contre Nice. Il a fallu un peu de temps pour comprendre que c’était une commotion. Dans la vie de tous les jours, tout allait bien mais dès que j’arrivais à Mériadeck, c’était catastrophique. Le bruit de la patinoire, la lumière… je ne me sentais vraiment pas bien. Du coup, le club m’a envoyé à Lausanne durant une semaine pour me soigner et ça m’a fait vraiment du bien. J’ai senti que le cerveau était reconnecté. Et malheureusement, lors du premier entraînement, j’ai pris un shoot dans le doigt. Bilan : fracture et on m’a annoncé 5 à 6 semaines d’indisponibilité ! Ça fait partie d’une carrière, mais je suis très déçu. Nous arrivons bientôt à la fin de la saison et je vais essayer de performer le plus vite possible. »

En toute logique, Gaëtan (Richard) a pris la place dès que tu t’es blessé. Il n’y avait plus qu’un gardien, et à un moment, le club a dû prendre une décision en cherchant un autre gardien. Et Samu Perhonen est arrivé et a très vite aligné les bonnes performances ! Et quand tu es revenu, vous étiez trois gardiens, et une nouvelle hiérarchie s’est installée. Comment as-tu vécu tout cela ?

« Comme tout sportif, tout humain. Dans une situation comme celle-là, on n’est jamais très content. Mais le club avait bien sûr raison. Dès que j’ai eu ma fracture au doigt, le club s’est mis à chercher un gardien car il ne se voyait pas passer encore 5 à 6 semaines qu’avec le seul Gaëtan. Et Samu est arrivé. Et ce n’est jamais évident. Quand on est premier gardien et qu’un gardien comme Samu arrive et performe, c’est un peu une remise en question. Il faut performer pour retrouver sa place. Et malheureusement pour Gaëtan, nous nous sommes retrouvés à trois gardiens et il est parti ! C’est dommage, parce qu’avec lui, nous avions une relation vraiment particulière. Cela faisait deux ans et demi que nous jouions ensemble. Mais c’est le sport… Alors, c’est vrai que le stage en équipe de France que je viens de faire m’a fait énormément de bien pour me reconcentrer sur moi-même. Je suis revenu du Danemark dans de meilleures dispositions et prêt à batailler pour regagner ma place le plus vite possible parce que Samu pousse derrière. Le staff a été clair sur la hiérarchie, mais quand on est numéro 1, il faut performer. »

Tu as donc été rappelé en équipe de France près de 5 ans après ta dernière sélection. Même si ce rappel est la conséquence de blessures des gardiens internationaux, cela a dû te faire vraiment plaisir…

« Cela fait toujours plaisir d’être rappelé ! Après, je connais la hiérarchie, je sais que je ne suis pas dans les plans depuis quelques années. Je l’avais accepté et à un moment-donné, il faut laisser la place aux jeunes. Junca et Papillon sont arrivés. J’ai 32 ans, et c’était un peu ma dernière chance. J’ai donné ce que j’avais à donner. Après, nous verrons bien ce qui se passera par la suite. J’ai joué un match contre la Norvège, et même si nous perdons 2-1, ça s’est plutôt bien passé. J’ai profité de 4 jours en équipe de France. C’est que du bonheur. C’était un bon moyen pour me relancer après tous ces mois d’absence. »

Et en plus tu es papa pour la troisième fois depuis plus de trois semaines…

« Oui, c’est une petite fille. J’ai pu assister à sa naissance, ce que je n’avais pas pu faire pour les deux autres. Du bonheur ! »

Recueilli par Claude Canellas

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L’œil du coach

Olivier Dimet

« Ce n’est jamais évident de reprendre après quinze jours d’arrêt mais je crois que nous avons fait un bon match de reprise avec du sérieux, de l’application, une bonne circulation du palet, notamment sur les premier et deuxième tiers d’où nous aurions pu sortir sur un score plus lourd. En tout cas, c’est bien de réattaquer avec une large victoire pour préparer le prochain match. Nous ne pouvons qu’être satisfaits avec ce match mais il y a encore des choses à corriger. Nous sommes tombés un peu dans la facilité par moment. C’est difficile de le reprocher aux joueurs. Mais Fouky a fait ce qu’il fallait sur les rares occasions qu’il a eu à gérer et ça, c’est une bonne chose. Et je pense que nous avons eu de beaux mouvements collectifs, qui ne se sont pas tous terminés par un but, et même si le powerplay n’a pas marqué, c’est de bon augure pour la suite si nous continuons comme ça. Ce que j’ai dit dans le vestiaire, c’est que nous devons être plus tueurs. Si ça n’avait pas d’incidence face à Briançon, il va être important de scorer dans les moments forts lors des prochains matchs avec enjeu. Il reste cinq matchs, à commencer par celui à Amiens vendredi. Nous gardons le même état d’esprit, à savoir de remporter le maximum de points pour se qualifier en playoffs et d’être à la meilleure place possible. Amiens a gagné et c’est la preuve que c’est une équipe encore en course pour les playoffs et qui ne va rien lâcher, notamment chez elle. Mais nous nous concentrons sur nous. C’est à nous de faire le job. Si nous gagnons les matchs, nous serons dans de bonnes dispositions pour jouer les playoffs. »