Attention, les Boxers sont là, on n’est pas morts !

Le Manager Général des Boxers, Stéphan Tartari, déçu par l’élimination en demi-finale de la Coupe de France, n’est pas du genre à baisser les bras. À 11 matchs de la fin de la saison régulière, il estime que rien n’est encore joué et que les Boxers de Bordeaux, malgré leur 6e place actuelle, ont les moyens de bien terminer le championnat.

Comment ressens-tu et analyses-tu cette défaite face à Lyon ?

« C’est une grosse déception pour les joueurs, pour le club, surtout avec la façon dont ça s’est déroulé puisqu’on a eu un très gros match de la part des Boxers, de la part de tous les joueurs et du staff, avec une préparation incroyable, une ambiance particulière digne d’un match 7 de playoffs. Tous les ingrédients étaient là, il y a juste le résultat final qui nous fait défaut avec cette défaite en prolongation. Donc, oui, une grande déception pour tout le monde, mais c’est le sport. Il restait quatre équipes, il y en avait huit autres de la Saxoprint Ligue Magnus qui ne jouaient pas cette fameuse demi-finale. Il y a 2 vainqueurs, c’est Lyon et Gap. Donc on va dire qu’on s’arrête comme l’an dernier, avec un beau parcours et une fin encore plus cruelle même si c’est la même que celle contre Rouen l’an passé. Ce sont les mêmes circonstances avec une pénalité en fin de match et un but en over-time en power-play. Mais c’était chez nous, on a fait un match vraiment plein où on a dominé, on a fait ce qu’il fallait. Enfin on n’a pas fait assez ce qu’il fallait puisqu’on n’a pas gagné, mais il n’y a rien à redire, c’est la loi du sport. C’est cruel. Lyon a fait son match à nous attendre, à défendre comme des malades. Ils l’ont bien fait, il faut le reconnaître. Mais franchement les gars se sont donnés, sont allés au charbon, ont tout tenté. »

Cette demi-finale perdue face à Lyon dans les conditions que l’on sait est-elle de nature à perturber le groupe ou au contraire à le booster pour la fin de la saison ?

« Moi j’irais plutôt sur un boost. Personnellement ça m’a rassuré de voir un groupe qui va à la guerre, qui s’est mis en mode playoffs puisque c’était un match sans lendemain, et on a vu une concentration extrême, un engagement physique de tous les instants. Ça c’est rassurant et ça me fait dire qu’on peut vraiment accrocher tout le monde en jouant comme ça, et on sera dur à battre. Là, on a perdu certes, mais je suis convaincu que ce match on le joue dix fois comme on l’a joué mardi et on va le gagner neuf fois. Et malheureusement, la fois où on l’a perdu c’est Mardi. Il faut tirer du positif. Je suis moi-même très déçu, mais en analysant à froid, c’était une très belle prestation, encourageante pour les échéances qui arrivent. »

Il reste 11 matchs de saison régulière à disputer, c’est la dernière ligne droite avant les playoffs. Quel est l’objectif pour cette période ?

« Les objectifs ils viendront avec des victoires. On a enchaîné 3 victoires en championnat un peu avant les fêtes et après les fêtes et on s’est replacés très rapidement très proches de la 3e place, ex-aequo avec la quatrième. C’est certes très important mais je ne pense pas qu’il faille être focus sur une position. Ce qui serait bien c’est d’être entre 3 et 6 puisque ça revient très fort derrière nous aussi. La neuvième place est encore loin mais soyons prudents. Je pense bien sûr qu’on a largement les moyens d’être en playoffs, et c’est obligatoire, d’y être. La 3e place est encore possible mais il faut faire aussi attention à la 8e. On sait que la 7e et la 8e places sont synonymes de quarts de finale contre les 2 plus grosses écuries qui se détachent, Grenoble et Rouen, et après si on reste entre 3 et 6 et ça peut se jouer encore sur 5-6 clubs. L’idéal est de se positionner dans les 4 premiers pour avoir l’avantage de la glace sur les quarts de finale. Après si ce n’est pas le cas, il faudra enchaîner les victoires. La glace donne un petit avantage dans les quarts de finale mais par exemple l’an dernier on est allé chercher deux victoires à Lyon. Il ne faut pas que ce soit bloquant. Et ce n’est pas nécessairement le premier de la saison régulière qui est champion. L’an dernier Gap a terminé premier et champion mais les autres années ça a souvent été contredit. Il ne faut pas non plus paniquer avec le classement. Il reste 11 matchs. L’an dernier on a fini quatrièmes et à deux journées de la fin on était cinquièmes et grâce à deux buts dans la dernière minute contre Angers on passe à la quatrième place. Je pense qu’il faut attendre la fin des 11 matchs et de faire le bilan à ce moment-là. Je sais qu’il y a des gens qui sont un peu déçus, qui ne sont pas satisfaits, mais je tiens à les rassurer, je tiens à leur dire que l’équipe a de la qualité, elle travaille très fort en coulisses. Tout est fait pour que ça marche. Il y a des moments où c’est un peu plus dur mais on reste soudés, unis et c’est à la fin qu’on fera les comptes. »

Justement, depuis le début de saison, l’équipe n’est pas tout à fait au niveau où elle était attendue. Comment l’expliques-tu ?

« Si on analyse la saison dernière, on a été premiers quasiment la moitié de la saison pour finir quatrièmes et c’est un petit miracle  avec ces 2 buts en 1 minute contre Angers. Cette année on a bien démarré mais on a eu ensuite des difficultés à enchaîner. L’essentiel est de se rappeler que la 1ère place de la saison régulière n’est pas un titre. Alors pour l’instant on aimerait être mieux placés mais il reste 11 matchs. Là on pourra dire si on a fait mieux ou moins bien. Je le répète, il ne faut jamais oublier d’où on vient. On est un jeune club de Saxoprint Ligue Magnus. Certes on est ambitieux, on joue pour gagner comme tous les clubs, on affiche nos ambitions, on travaille très très dur en coulisses pour construire notre budget, pour satisfaire nos partenaires et nos supporters, pour améliorer le club. Tout ça c’est beaucoup d’énergie, mais la finalité est de construire la meilleure équipe possible et bien sûr gagner. Donc il ne faut pas paniquer. On est 6e, on n’est pas très loin de la 3e place, on est dans la course. Il faut repartir de l’avant, se servir des victoires et des défaites pour avancer, se remettre en question. C’est ce qui est fait. Et ce qui est fantastique c’est notre public que je tiens vraiment à remercier, puisque sur les 5 derniers matchs en même pas 15 jours, on a amené 18 000 personnes à la patinoire ! C’est incroyable. S’ils viennent c’est qu’ils nous supportent. Ils veulent plus, c’est normal, mais ils sont là. On a besoin d’eux et c’est fantastique d’avoir cette patinoire pleine quasiment cinq matchs d’affilée sur une courte période. Les joueurs en sont conscients et sont très heureux de ça. Le club aussi. »

Il reste donc 11 matchs, et cette dernière ligne droite vous l’entamez ce Vendredi soir à Grenoble, l’équipe en forme du moment. Est-ce une bonne chose de commencer par un gros après cette demi-finale ?

« On sait que ce sera compliqué mais on y va pour gagner, pas pour faire bonne figure. On verra le résultat à la fin du match puisqu’on sait très bien qu’on peut battre tout le monde. Après j’espère qu’on aura bien récupéré du match de Mardi parce que Grenoble n’a pas joué et on a enchaîné beaucoup de matchs ces derniers temps. Mais ça fait partie du job et c’est aussi très plaisant de jouer tous ces matchs enchaînés. Oui c’est une bonne chose. Ça va être un gros match, ça va être plein. En plus Grenoble vient de perdre à Mulhouse donc ils ont besoin de gagner parce que Rouen est collé à eux au classement. Je pense qu’il n’y a rien de mieux pour repartir et être concernés. »

Cette saison a été marquée par de nombreuses blessures qui vous ont obligés à modifier l’effectif à plusieurs reprises. Et vous faites face à une nouvelle modification avec le départ de Roman Tomas, arrivé il y a à peine 1 mois. Quelle est la raison ?

« C’est d’un commun accord que les deux parties ont décidé de se séparer. Ça fait partie de la vie des clubs. C’est vrai qu’on a eu cette année beaucoup plus de grosses blessures. Cette année, ce n’est pas facile, il faut s’accrocher. On est un jeune club de Saxoprint Ligue Magnus et on apprend aussi comme ça. L’expérience ça ne s’achète pas, ça s’acquiert au fil des années. Il faut avancer et il ne faut pas s’apitoyer sur son sort. »

Pour terminer, on a appris le départ de Philippe Klucsar de la tête du club…

« Pour nous ce n’est pas une surprise. Ça fait un petit moment qu’il nous l’avait annoncé en interne. Il l’a dit, il l’expliqué, il a d’autres projets personnels et professionnels. Ce fut un plaisir et une belle aventure de travailler ensemble. On a fait de belles choses, tous ensemble avec lui. Il cède sa place, c’est la vie. »

Un dernier mot ?

« Ce qui est important c’est de positiver et d’avancer tous ensemble, de rester unis et c’est à la fin de la saison qu’on fera le bilan. Attention, les Boxers sont là, on n’est pas morts !« 

Propos recueillis par C.C.