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Stéphan Tartari : « Et maintenant, place au jeu ! »

Stéphan Tartari : « Et maintenant, place au jeu ! »

Le manager général des Boxers est impatient que les playoffs débutent. Il évoque dans cet entretien tout le travail fait depuis15 ou 20 ans pour que le club progresse.

Le moment est venu de débuter les playoffs. Comment aborde-t-on un tel moment ? Est-ce dans la continuité de la saison régulière ou est-ce qu’on tourne la page et on repart sur du neuf ?

« Bien sûr que c’est tout nouveau puisque tout ce qui a été fait ne compte plus. Après, tout le contenu de la saison régulière est important. Il y a des choses à garder, des choses à gommer. Une belle saison régulière, c’est bien, mais il n’y a rien au bout. Il n’y a pas de titre, ça apporte juste la satisfaction d’avoir confirmé l’évolution du club dans le sens que l’on veut. Ça, c’est une bonne chose, mais maintenant, il faut switcher en mode playoffs. Il faut se servir de tout ce qui a été fait de bon pendant l’année, le mettre en application durant les playoffs et monter d’un cran, voire deux, trois, puisque l’intensité, l’animosité, les enjeux, la tension vont grimper. C’est un autre championnat et c’est le plus excitant. » 

Quel bilan, tires-tu de cette saison régulière ? 

« Je suis très satisfait. Bien sûr qu’il y a des choses qui sont décevantes, mais dans l’ensemble, les voyants sont positifs. Je pense qu’on était attendus. Et je pense qu’on a répondu présents, que ce soit au niveau de l’extra-hockey et du hockey, que ce soit sur les organisations des matchs, sur l’expérience fans, sur nos partenaires, et après, bien sûr, sur les résultats sportifs qui sont très importants, qui sont le moteur du club. La troisième place est méritée puisque on l’a occupé tout le temps ou navigué autour. Oui, on a raté quelques rendez-vous importants, notamment contre Grenoble et Rouen. On n’était pas loin, à chaque fois, mais on ne les a pas battus. Angers, on les a battus deux fois, on a perdu deux fois. Il faut corriger ce qui ne va pas et se remettre en question, car rien n’est acquis. Cette troisième place est une récompense pour le club, pour ce travail fait depuis plusieurs années. Bâtir une équipe, un club, un staff administratif, commercial, ne se fait pas en un an. Je pense qu’on a un bon groupe sur la glace et en dehors. C’est important. Tout le monde se bat pour le logo. » 

Sur le plan sportif, l’équipe de cette année a été construite avec l’intention, notamment, d’être plus solide défensivement. Et c’est une réussite…. 

« Oui, c’était le challenge avec Olivier. On avait envie de densifier la défense, de changer quelques éléments tout en gardant de la stabilité. Je pense que, comptablement, on peut dire que le contrat sur la saison régulière est rempli puisqu’on finit deuxième défense, on n’est pas loin de Grenoble, qui a fait une saison assez record aussi défensivement. Donc, c’est une très grosse satisfaction. Et offensivement, avec les moyens que l’on a, on fait une très belle saison. Par moment, on aurait pu marquer plus de buts, c’est sûr, on le sait. Ce qui nous aurait peut-être permis de gagner certains matchs contre le top 2, top 3, puisque Rouen finit 4ème, mais a un budget de top 3. Mais terminer devant Rouen sur une saison régulière, ce n’est pas anodin. Hors championnat, il y a cette déception, bien sûr, en Coupe de France. On a fait le match qu’il fallait contre Grenoble à domicile. On perd d’un but, on fait le double de shoot, on a le double d’occasions franches de marquer. Ça ne passe pas, c’est le sport. Mais on s’est présentés. Ça viendra un jour. À force de travail, à force d’expérience. »

Ce vendredi, débutent les quarts de finale contre Marseille. Comme l’année dernière….

« C’est une superbe affiche. Je pense que nos partenaires, nos supporters vont se régaler. Ce sont deux grosses villes. Il y a de l’histoire au-delà du hockey aussi, sur un Bordeaux-Marseille, c’est bien aussi pour le côté extra-sportif. Après, on se connaît bien. Les deux clubs s’apprécient parce qu’on est un sport où on se connaît tous. Mais sur la glace, ce sera la guerre. Et ce sera le meilleur qui va l’emporter. On sait que ce sera une très grosse série, très dure. Mais à nous de nous servir de notre bonne saison régulière pour aborder ce quart de finale avec ce qu’on sait bien faire pour pouvoir passer en demi-finale. On joue les deux premiers matchs à domicile et bien sûr que c’est un avantage parce que le public va pousser et il faut s’en servir. Mais ce n’est pas une fatalité non plus. On va y aller match par match. On va se concentrer sur vendredi, bien rentrer dans la compétition, prendre le premier point. Au total il faut prendre quatre points. Ça peut être une longue ou une courte série, on ne sait pas. On a beau faire des pronostics, on n’a pas la vérité. Ce sera sur la glace que ça va se jouer. On l’a vu l’an dernier, on est passé très près de l’élimination. Maintenant, place au jeu. L’excitation est là et tout le monde a envie que ça commence. Le mode playoff est activé ! »

A quel niveau places-tu l’objectif minimal sur ces playoffs ?

« De toute façon, on joue tous les matchs pour les gagner. Là on s’engage dans les playoffs pour aller au bout. Après, on sait très bien qu’il y a 4 équipes qui vont passer en demi, il y en a 4 qui vont rester à quai. L’an dernier, une équipe qui était favorite, comme Angers, n’a pas passé les quarts de finale. La beauté du sport, c’est que tout n’est pas joué d’avance. A nous d’écrire l’histoire du club et d’essayer de la prolonger plus loin que l’année dernière. Bien sûr Grenoble a fait une très grosse saison régulière et il ne faut pas se cacher, c’est le club archi-favori cette année, même un peu plus que Rouen l’année dernière. Mais on voit que dans des play-offs, tout peut arriver. L’an dernier, Angers était archi-favori contre Cergy et ils se sont fait éliminer. La balle est dans notre camp. Il ne faut pas trop regarder l’adversaire, il faut aussi faire les choses que l’on sait bien faire, se préparer avec nos certitudes, et puis avancer pour aller chercher, match par match, la qualification. »

En tant que manager général, ancien du club qui y a tout vécu, sa mémoire vivante, comment vis-tu ces moments ?

« Le sentiment est particulier. Voir d’où on est partis il y a plus de 15 ans, et être là aujourd’hui, c’est sûr que c’est un grand plaisir. Moi, ce que j’adore, c’est voir cette patinoire pleine, voir des sourires, des gens heureux. Mais je suis un compétiteur, je veux qu’on gagne quelque chose avec les Boxers. On l’a gagné en D1 il y a 10 ans. De voir le club progresser, ça démontre que toutes ces années avec beaucoup de personnes qui travaillent, ça paye. Un club, ça se construit, on n’arrive pas là par hasard, il y a un process. Il ne faut pas brûler les étapes. On a eu des moments très difficiles, on est aussi passé à travers, mais ça sert de leçon. Le club de Bordeaux s’est installé dans la partie la plus haute du classement, et c’est sûr que ça change le recrutement, l’image. Les partenaires, le public nous suit, on est beaucoup plus sollicités. Je suis très heureux de l’image que le club a aujourd’hui. »

Recueilli par Claude Canellas