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PORTRAIT- Baptiste Bruche, la spontanéité faite homme
26 février 2025
PORTRAIT- Baptiste Bruche, la spontanéité faite homme

Venu d’Amiens chez les Boxers la saison dernière, Baptiste Bruche est dans la vie comme sur la glace. Il se dit libre et spontané.
Le Picard de 25 ans a choisi de donner suite à la proposition des Boxers de Bordeaux à un moment où il voulait prendre son envol, loin du cocon familial et de son club formateur, auxquels il reste très attaché.
« A un moment de ma vie, j’ai eu besoin de partir. J’habitais chez moi, tout seul, mais j’étais encore trop proche de ma famille. J’avais besoin de me prouver que j’étais capable de réussir ailleurs, de voir la vie loin d’Amiens. C’est pour cela que j’ai eu envie de bouger », confie le n°72 de l’équipe bordelaise.

Les Boxers n’étaient pas les seuls sur la liste. Mais il avoue avoir été séduit par la ville de Bordeaux et par le projet du club.
« Déjà, Bordeaux est une belle ville, ça aide. Moi, je suis quelqu’un de la ville. J’y ai toujours habité. J’ai besoin de ça, des gens, que ça vive. Ensuite, les Boxers avait un bon projet. Je pense que les résultats de l’année dernière parlent pour le projet. Je connaissais Stéphan Tartari. Je l’avais eu comme manager en équipe de France des moins de 20 ans. On s’entendait bien. Je me suis dit pourquoi pas essayer Bordeaux. Et je m’y sens bien. Je ne regrette absolument pas mon choix, bien au contraire », reconnaît-il aujourd’hui.
Baptiste est né d’une mère au foyer et d’un père aujourd’hui agent de la SNCF mais qui a eu d’autres professions comme celle d’agent immobilier. »
Ses parents se sont séparés quand il avait à peine 3 ans, et il a resté avec sa mère. Son père lui a donné une sœur en 2010, Bérénice, qui poursuit aujourd’hui son parcours scolaire.
Pour sa part, d’où qu’il se souvienne, Baptiste reconnaît qu’à l’école « c’était compliqué ».
« Je n’aimais pas ça donc je ne me donnais pas les moyens. Et j’ai arrêté après la 1ère », précise-t-il.
Il a passé ses années de collégien et de lycéen en sport-étude. Déjà à cette époque, pour lui le hockey avait la priorité.
« Quand j’étais petit, mon père suivait le hockey. Il a joué en amateur. Mon grand-père allait aussi voir le hockey depuis des dizaines d’années. J’ai commencé à patiner quand j’avais 2 ans et demi. Et je suis venu au hockey très rapidement. Je pense que très petit, je n’ai voulu faire que ça. Moi, je voulais être gardien. Mais mon père n’a pas voulu. Alors je suis devenu attaquant », confie l’ancien joueurs des Gothiques d’Amiens.

Il aurait pu aussi jouer au football, un sport qu’il a toujours aimé, mais le match a été gagné par le hockey. « L’endroit où j’aimais me trouver c’était la patinoire et nulle part ailleurs. La plupart de mes potes étaient des hockeyeurs. Et j’adorais aller voir les matchs de l’équipe professionnelle », assure Baptiste.
La passion pour son sport allait jusqu’à avoir des maillots et des crosses de joueurs pros dans sa chambre. Sa voie semblait déjà tracée.
« Vers les 13-14 ans, quand je commençais à vraiment progresser, à être parmi les meilleurs de ma génération à Amiens, on a commencé à se dire qu’on allait essayer de pousser pour que ce ne soit pas juste un sport loisir. Moi, je me suis toujours imaginé aller le plus loin possible, devenir pro. Je ne le disais pas à mes parents mais quand j’ai commencé à comprendre que je pourrais en vivre, je me suis dit pourquoi pas moi », reconnaît-il.
Devenu pro, il ne s’imagine pas aujourd’hui en train de faire un autre job. « Je ne suis pas fait pour être derrière un bureau », dit-il tout en concédant que si ça n’avait pas été le hockey, il aurait été professionnel de football ou de tennis qu’il pratique surtout l’été.
International depuis les moins de 16 ans, il reconnaît avoir toujours envie d’y être mais ajoute que « le plus important c’est mon club. »
« Je vis au jour le jour. Tant que ça se passe bien ici, ça me va et je ne pense pas trop à plus tard. Mais j’aimerais bien jouer un jour à l’étranger. J’avance match après match, saison après saison. Et on verra où ça me mène », souligne l’attaquant bordelais.
Pas du genre à se prendre la tête, Baptiste Bruche reconnaît qu’il est du genre instinctif, spontané dans la vie comme sur la glace.
« Je respecte ce que le coach nous demande, mais en zone offensive, si j’ai envie de tenter quelque chose que peut-être les autres ne tenteraient pas, je le fais. Je suis comme ça, c’est ma nature. A Bordeaux, je me sens en confiance et ça me permet peut-être de tenter des choses », précise l’Amiénois.

En être libre, il s’est trouvé une soupape de sortie. Avec l’autorisation du club, bien entendu, il fait en parallèle du roller-hockey à Saint-Médard-en-Jalles quand le calendrier est compatible avec la glace qui reste sa priorité. « C’est mon métier. Mais j’ai besoin de faire autre chose », reconnaît-il.
A Bordeaux, il est comme un coq en pâte. « Cette ville est géniale. Je m’amuse beaucoup ici. J’aime voir mes potes, me balader. Je vais au resto, dans les cafés, je fais les boutiques, je vais voir ma copine », indique le n°72.
Et puis il y a Mériadeck et son public. « Aujourd’hui, il y a une très belle ambiance. Les supporters sont devenus fidèles et les groupes de supporters font vraiment du bruit ! Pendant le match, moi je ne suis pas quelqu’un qui ressent vraiment tout ça, je suis dans ma bulle, mais quand le match est terminé, quand on voit les supporters heureux après une victoire, ça fait vraiment plaisir. Et c’est important pour nous de voir que quand on perd un match à Mériadeck, le match d’après on est à guichets fermés. Et ça donne envie encore plus de se donner pour remporter la victoire ! »
Des supporters qui vont avoir un rôle à jouer dans les playoffs qui s’annoncent.
Claude Canellas