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Pierre-Yves Gerbeau : « On est dans une bonne dynamique »

Pierre-Yves Gerbeau : « On est dans une bonne dynamique »

En marge des matchs de la finale entre les Boxers et les Dragons à Mériadeck, le président de la FFHG Pierre-Yves Gerbeau, parle des projets de développement du hockey en France…

On assiste cette année à la montée en puissance de clubs comme les Boxers de Bordeaux, les Jokers de Cergy-Pontoise, sans oublier les Spartiates de Marseille. Ces clubs viennent se mêler au combat des grosses cylindrées. Cela doit satisfaire le président que vous êtes de voir la concurrence augmenter et avec elle le niveau de la Ligue Magnus…

Pierre-Yves Gerbeau : « Oui, bien sûr. Et surtout c’est la qualité du spectacle. Et effectivement, il y a eu deux énormes surprises avec Cergy-Pontoise qui sort en 5 matchs une grosse machine comme Angers, ça met du piquant, et les Boxers qui sortent Grenoble en demi-finale après des quarts de finale contre Marseille qui se terminent en prolongation au 7ème match ! Tout cela est un beau témoignage que notre ligue pro a progressé, s’ouvre, et qu’il y a de vrais outsiders qui se glissent dans le concert des grands. Parce que Bordeaux en finale, ce n’est absolument pas démérité. Et on assiste à une finale incroyable ! La qualité technique et athlétique de cette finale est incroyable ! On se régale ! Ça crée de l’engouement, ça remplit la patinoire, c’est une première finale à Bordeaux, il y a une ambiance comme je ne l’ai jamais vue ici. Ça va nous aider sur de nouveaux équipements. Et si nous, fédération, on arrive à décrocher en parallèle des événements tel que les championnats du Monde 2028 et les JO 2030… On est dans une bonne dynamique. On est dans une augmentation de plus de 20% dans les fréquentations à travers les 4 divisions, dont + de 17% l’année dernière qui est une année record. Même si on n’est pas suffisamment diffusés, il y a de l’intérêt en dehors du public fidèle du hockey. Les clubs de Ligue Magnus ont compris qu’il fallait autour du spectacle sportif, mettre des animations, créer de l’intérêt. »

Voir des clubs structurés arriver comme Marseille ne peut qu’être positif pour l’intérêt général du hockey…

« Voir la deuxième ville de France qui se prend d’amour pour le hockey, voir ce club se faire une place à côté de l’Olympique de Marseille qui est un monument, ce n’est pas rien ! Leur parcours a été incroyable. Parce qu’il faut se rappeler qu’ils sont montés sur tapis vert et qu’on a entendu deux ou trois critiques qui se baladaient comme d’habitude. C’est sur la glace qu’ils ont montré leur légitimité dans le championnat. »

Quels sont les chantiers en cours et à venir pour que le hockey sur glace se développe en France ?

« On a énormément de chantiers en cours parce qu’on voulait inscrire notre mandat dans le changement. Je pense que Luc Tardif, président historique et fondateur de la fédération, a fait avec Eric Ropert, notre directeur général, un travail phénoménal de structuration et de développement d’une fédération devenue indépendante en 2006. Nous on s’est dit en arrivant qu’on était arrivés à un seuil de maturité où on doit changer de dimension. Pour ça, on s’est dit qu’il fallait réinventer notre structure de championnat, redonner de l’enjeu et de l’intérêt aux championnats amateurs parce que 95% de nos effectifs ne seront jamais professionnels. Et de l’individualisation par rapport à la performance du joueur qui va se diriger vers le très haut niveau. Dès le mois de septembre, les nouveaux championnats vont se mettre en route. Sur l’arbitrage, on a engagé deux pontes sur le plan international qui ont fait un audit puis un plan stratégique et on leur a demandé de mettre en place ce plan. C’est ce qu’ils font depuis quelques mois et on n’a que des feedbacks positifs. Je pense qu’on est en train de gagner notre professionnalisation et surtout à moyen terme, la performance dans notre arbitrage. Enfin et surtout, essayer de trouver des enjeux internationaux pour donner plus d’exposition à notre sport en France, sachant que pour les Jeux Olympiques, chaque fois qu’on doit se qualifier, il faut battre un Top 8, et c’est toujours compliqué. C’est pour cela qu’on a candidaté pour les championnats du Monde qui se dérouleraient à Paris et à Lyon en 2028. Le vote est prévu par la Fédération internationale le 24 maiprochain. On est en finale avec le Kazakhstan. Et après, la plus grosse échéance, serait d’avoir le bonheur d’être choisis pour organiser les Jeux Olympiques de 2030, et on a beaucoup œuvré dans ce sens-là. Le vote est prévu le 24 juillet, juste avant l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris. On espère que, là aussi, ça peut nous faire changer de dimension. »

Vous venez de choisir Sportway comme nouveau diffuseur. Qu’en attendez-vous ? 

« Encore une fois, c’est une étape. On n’était pas forcément surpris mais un peu déçus de ne pas avoir de grand diffuseur toujours pour les mêmes soucis de coût de production. Pour un match de hockey, on ne fait rien à moins de 7 caméras et une unité de production mobile, et c’est d’un coût élevé. Les grands diffuseurs ne sont pas intéressés. D’un autre côté, d’avoir un nouveau diffuseur tourné vers l’avenir qui est au digital n’est pas mauvais en soi. Mais pour avoir des partenaires économiques et de l’exposition, même si les nouvelles générations n’ont pratiquement plus de télé, on doit tenir compte que beaucoup de gens jugent encore la médiatisation d’un sport au fait qu’il soit ou non diffusé en prime time sur des grandes chaînes de télé. En tout cas, l’idée était de se doter d’un partenaire qui ait des produits évolutifs. Et là, on a ce qu’on voulait. C’est-à-dire, sur la plateforme OTT (Over the top), le produit va commencer un peu mieux que ce que c’était mais d’ici un an, ils vont nous proposer des solutions drastiquement meilleures. Et le but, c’est que le modèle économique devienne positif pour la fédération et qu’on réinvestisse avec notre partenaire tout au long des 5 ans de contrat pour qu’à la fin on ait un produit digital incroyable et en même temps le partenaire doit fournir et financer à un coût de production idéal pour la télévision nationale à hauteur de 30 matchs par an. Donc, bien sûr, les séries de Ligue Magnus, les matchs de l’équipe de France, les TQO, les championnats du monde, la finale de la Coupe de France. Donc nos produits phares. On peut donc aller voir au mois de septembre avec Sportway des diffuseurs en leur présentant nos produits d’appel, en se chargeant de la qualité de la production, donc en leur fournissant un produit fini. Les premières discussions nous donnent plus que bon espoir d’avoir des cibles qui devraient mettre vraiment un coup d’accélération dans notre médiatisation. »

Recueilli par Claude Canellas