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Julien Guillaume tout en joie et en émotion après la qualification face à Marseille, estime que les Boxers sont capables d’atteindre la finale face à « l’armada » grenobloise.

Quelle analyse fais-tu de ce match au final haletant ?

Julien Guillaume : “C’est compliqué ! C’est un match 7 qui se joue beaucoup avec le cœur, avec la tête. Ça a été compliqué à l’image de la série. C’est juste incroyable, les sentiments et les sensations qu’on a vécus de revenir à 4 minutes de la fin et de gagner ce match en prolongation. Je pense qu’on est un des seuls sports avec le basket et tous les sports américains avec des playoffs où on vit des émotions comme ça, des retournements de situation. C’est incroyable ! »

Vous faites un premier tiers équilibré, intense, et dans le deuxième on sent que c’est un peu plus compliqué…

« C’est les playoffs. Un match 7. On enchaîne les matchs. Il y avait de la fatigue des deux côtés. Je pense qu’on voulait juste gagner ce match-là, passer en demi-finale. Aujourd’hui, le jon est fait ! On est très très très content ! »

Le faire avec un tel scénario, ce doit encore plus excitant…

« Je pense que la nuit quand on fait un rêve, ça ressemble à peu près à ça ! Marquer dans une patinoire Mériadeck qui était ultra chaude, c’est fantastique. Je pense qu’on peut remercier les supporters car ils nous ont poussés, ils nous ont redonné un peu d’énergie dans le troisième tiers pour aller chercher l’égalisation. Je pense qu’avec une patinoire en feu comme ça, il ne pouvait rien nous arriver. C’était écrit que c’était notre match. Et on l’a fait. Et maintenant, on regarde la suite, les demi-finales qui arrivent très vite. Il va falloir récupérer très vite parce que ça va être très compliqué. »

La qualité de cette équipe de Marseille qui vous a donné du fil à retordre ne rend-elle pas ce résultat encore plus beau ?

« Franchement, Marseille c’est une équipe incroyable ! Ce qu’ils ont proposé sur les 7 matchs, c’est très solide. Ils ont vraiment une belle équipe. Je les félicite pour la saison et la série qu’ils ont fait. On s’y attendait un peu. Quatrième contre cinquième, c’est toujours compliqué. On savait que ça n’allait pas se jouer en 4 matchs, que ça allait sûrement être long. Aller gagner un match 6 là-bas pour se donner un match 7 à la maison, c’est ce qu’on voulait et finir dans cette patinoire en feu, c’est incroyable. »

Après ce match, quel sentiment domine ? La joie, l’émotion parce que cette saison n’a pas été si simple que ça ?

« C’est sûr qu’on a eu des moments un peu compliqués au début de la saison. Mais je pense que ça nous a aidés, dans un certain sens. Je l’ai dit aux gars dans le vestiaire, quand on a été plus forts cette année c’est quand on était dos au mur. Et on a réussi à remonter la pente. On était encore dos au mur dans cette série, on était mené 3-2, et on a réussi à remonter la pente et à se qualifier pour les demi-finales. Les moments difficiles, ça crée un groupe, ça crée une équipe, ça crée une famille. Et je pense que dans ce vestiaire, il y a une belle équipe et une belle famille. »

La demi-finale, c’est dès ce vendredi à Mériadeck. C’est Grenoble, troisième de la saison régulière, l’une des trois grosses équipes du championnat. Est-ce que c’est joué d’avance ?

« Non, ce n’est jamais joué d’avance ! Si tous les matchs étaient joués d’avance, on ne les jouerait même pas. On a vu Cergy qui a été capable de sortir Angers qui est une de ces trois grosses équipes. Cergy n’était pas donné favori et pourtant ils l’ont fait. On va préparer ces matchs-là très sérieusement. On sait qu’il va sans doute falloir livrer nos meilleurs matchs de la saison pour l’emporter. Mais on n’a qu’une envie, c’est d’aller en finale. On va tout donner, on ne va rien lâcher jusqu’au bout. »

Les deux premiers matchs se jouent à Mériadeck vendredi et samedi, et après il y a quatre matchs consécutifs à Grenoble en raison de l’inversion du calendrier….

« IL y a des choses qu’on ne contrôle pas. On va se concentrer sur ce que nous on peut contrôler. Ce sont des choses qui arrivent certaines fois à Bordeaux, qui arrivaient d’autant plus dans le passé quand je suis arrivé… »

L’objectif, c’est gagner les 2 matchs à Bordeaux et en gagner un à Grenoble pour se donner un match 7 à Mériadeck ?

« L’objectif ça va être d’abord de gagner le premier match. On prend les matchs un par un. On ne va pas penser à l’après. On a un match vendredi. On va se focaliser là-dessus. On va tout faire pour essayer de le remporter pour bien lancer cette série. Je pense qu’on est capable de le faire. On les a battus chez eux, on les a amenés en prolongation ici. C’est une très belle équipe, une armada mais on va tout donner. On a une belle équipe aussi. Je pense qu’on est capable de le faire. »

Recueilli par Claude Canellas

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L’œil du coach : Olivier Dimet

« C’est une série incroyable qui est allée au bout du bout. Bien entendu, on est très heureux pour cette qualification en demi-finale, mais avant toute chose je voudrais féliciter cette équipe marseillaise. Elle a été incroyable tout au long de la saison. Elle nous a livré une série de fous où ça s’est rendu coup pour coup. Ça s’est joué sur une prolongation du match 7 à 3 contre 3. Je dois les féliciter le travail de Luc et Jon fait pendant un an. La venue de Marseille a été beaucoup décriée en Ligue Magnus au début de l’année mais je crois que c’est une bonne chose pour la ligue d’avoir une ville comme ça, un club comme ça. Il faudra compter sur eux à l’avenir. C’est nous qui avons gagné. Je suis très satisfait. On s’était donné le droit de rêver, on ne s’était pas donnée de limites. On a fini la saison quatrièmes, c’est ce qu’on voulait. On se qualifie pour les demi-finales mais c’est une étape.

« Cette équipe est incroyable. Dans le vestiaire, je leur ai dit. Je les aime. On a traversé beaucoup de choses cette saison. Il ne faut pas oublier que fin octobre on était onzièmes du championnat. Beaucoup nous critiquaient mais on a montré qu’on était une équipe, qu’on était une famille, qu’on ne lâchera rien. On a fait le dos rond, on a attendu que les choses se rétablissent. Et sur ce match, on a encore montré qu’on avait du cœur, la rage, et que même menés 1-0 à 5-6 minutes de la fin, on ne lâchait rien. Félicitations à eux. On savoure cette victoire. Et maintenant on se projette sur la demi-finale qui arrive vite face à Grenoble qui n’a pas joué depuis 10 jours. Ça va être un match difficile mais maintenant, c’est du bonus et il ne faut pas se donner de limites.

« Il y a de l’émotion parce que la saison a été dure. Je n’oublie pas ce qui s’est passé au mois d’octobre. Mais on a un groupe. C’est une équipe de barjots ! On a toujours été là les uns pour les autres. Cette victoire est leur récompense. Ils la méritent amplement. J’ai envie que ça continue. Bien entendu c’est Grenoble en face de nous. C’est un ogre mais c’est les playoffs. Il faut continuer à se donner le droit de rêver. Ça va être dur. On vient de jouer 7 matchs en 13 jours. Là on enchaîne deux matchs vendredi et samedi. A la maison, certes. Alors quand on a une foule comme on a eu pour ce dernier match, un public qui nous pousse comme il l’a fait ce soir, ça donne des ailes et ça permet d’avoir l’énergie qu’on n’a pas. On a senti dès le début du match qu’on était fatigué. Mais on est allé chercher cette victoire avec les tripes. C’est une très bonne chose pour le club. On veut aller plus loin. C’est un travail qu’on fait depuis 5 ans avec le staff et la direction de pérenniser Bordeaux en Magnus et d’essayer de se rapprocher du haut du tableau. C’est une récompense pour tout le travail du club.

A propos de Maxime Legault qui marque le but de la victoire…

« Max, c’est un capitaine, un homme merveilleux, un leader exemplaire, et dans les moments où ça tanguait un petit peu, notre capitaine n’était pas là. Ce n’était pas le seul, mais on voit l’importance qu’il a eu dans le redressement de l’équipe. Il a toujours été là à encourager, à motiver, à être exemplaire et sur ce dernier match, c’est lui qui délivre la patinoire et nous envoie en demi-finale. C’est une très belle symbolique. »